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Histoire : MG-Rover, déjà un siècle

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Rover vient de célébrer dignement son centième anniversaire. Dignement, car pour marquer cette date-clé, le prestigieux constructeur britannique a présenté une magnifique étude de style d’un coupé à base de sa routière, la 75. Baptisé «75 Coupé», ce concept pousse à son plus haut niveau l’élégance de la berline anglaise, qui avait été élaborée sous la houlette de BMW. Pour les stylistes, l’objectif était de rendre hommage aux modèles fondateurs de l’identité visuelle de Rover (la berline P4, le coupé P5, la P6 2000 et la SD1 à hayon). C’est ce qu’explique Peter Stevens, le patron du design de la marque : «L’héritage d’une marque est un atout parce qu’il vous offre les points de repère pour construire le futur. Voilà comment nous avons envisagé le projet d’un concept célébrant les cent ans de Rover». Sauf que, l’histoire de la marque ne commence pas vraiment en 1904, mais quelques années avant. Fondée en 1877 par John Kemp Starley et William Sutton, l’entreprise Rover fabriquait à l’origine des bicyclettes modernes.
Puis, en 1903, le premier motocycle alimenté par un moteur essence est produit, incitant un an plus tard à la production de la première voiture de Rover. Celle-ci, créée par Edmund Lewis, reposait sur un châssis central et s’animait d’un moteur 1.3 l mono-cylindre lui permettant de rouler à près de 40 km/h. La jeune firme anglaise prospère vite et construit alors une nouvelle usine à Birmingham où sera construite, dès 1919, la Rover Eight. Celle-ci, qui était le premier véhicule maison à recevoir un moteur à refroidissement à air, fut également l’une des petites voitures les plus populaires du marché local. Quelques années plus tard, apparaissent d’autres modèles, aussi novateurs les uns que les autres, parallèlement à toute une gamme de deux-roues, qui furent produits jusqu’aux années 20. Vers la fin de cette décade, Rover produit ses premiers modèles à moteur six cylindres, avant de changer de staff dirigeant en 1933, avec l’arrivée des frères Wilks : Spencer et Maurice. Tous deux, ils insuffleront à Rover une nouvelle philosophie produit qui en fera l’un des meilleurs labels sur le marché britannique. Durant la Seconde Guerre mondiale, Rover se consacre au développement d’un moteur d’avion, avant que le projet ne soit repris par Rolls-Royce.
En 1948, la marque Land Rover voit le jour, avec comme spécialité, la fabrication de véhicules à quatre roues motrices. Puis, dix années plus tard sera introduite la P5, la première Rover bénéficiant d’une carrosserie monocoque. Son moteur 3.0 litres et son prix élevé (1858 livres) en faisait l’un des plus luxueux modèles du marché, au point où la Reine d’Angleterre l’utilisait pour ses déplacements privés ! Au milieu des années 60, Rover est alors un pionnier de l’industrie britannique qui a déjà produit des centaines de milliers de véhicules.
Mais suite à la contraction du marché britannique dans la période de l’après-guerre, Rover sera racheté par le constructeur de camions Leyland, qui possédait déjà la marque Standard Triumph, juste avant que celui-ci ne fusionne avec le plus gros groupe automobile populaire, BMC, qui possédait notamment Austin, Morris, MG et… Jaguar. Mais, face à ses difficultés financières, British Leyland sera nationalisé en 1975.
Deux ans plus tard, Rover se rapproche de Honda et initie un programme de développement commun qui lui permit de bénéficier du must de la technologie japonaise tout en préservant son identité et sa touche britanniques. Cela se traduira par une véritable montée en gamme des produits, comme la Série 800, apparue en 1985, avant le rachat du groupe par British Aerospace en 1988. Plus proches de nous dans le temps, les années 90 sont celles de l’apparition des Rover 200, 400 et 600. Cette dernière fut même une superbe berline qui a rencontré son public en Europe (et au Maroc).
Mais elle n’aura pas suffi à éviter le marasme financier au Rover Group (MG-Rover, Land Rover et Mini), qui va finalement être racheté par BMW en 1998. Le constructeur allemand va y investir des sommes colossales et y concentrer tous ses efforts d’ingénierie, pour enfanter un modèle, encore proposé au catalogue: la 75. Mais, au printemps 2000, BMW cède pour le prix symbolique de 10 livres sterling, MG-Rover au groupe Phoenix, un consortium de jeunes hommes d’affaires britanniques. Ce sont ces derniers qui sont pointés aujourd’hui des doigts pour leur mauvaise gestion.
Qu’à cela ne tienne, l’entreprise chinoise Shanghai Automotive Industry Corporation (SAIC) est en cours de finaliser son rachat de MG-Rover. Ce n’est pas encore officiel, mais on parle d’une prise de participation du chinois à hauteur de 70 %, via une injection d’un milliard de livres Sterling (soit 1,42 milliard d’euros), ce qui permettrait de sauver le constructeur britannique. Déjà qualifié (par les anglais) «d’extraordinaire opportunité», s’il devait se concrétiser, l’accord envisagé permettrait à MG-Rover de trouver des fonds pour financer le développement de nouveaux produits, mais surtout de vendre des voitures en Chine. Un marché en pleine expansion.

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