Automobile

Jaguar X-Type 2.0 L D : Gazole de luxe

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Sans Diesel point de salut ! Car, en Europe (comme au Maroc d’ailleurs), près de 70 % des voitures carburent au mazout. Cela, les constructeurs automobiles ont bien fini par l’admettre, y compris Jaguar l’un des plus prestigieux labels britanniques. En effet, passée sous la tutelle du groupe Ford, la marque de Coventry se devait de réagir pour augmenter ses ventes. D’où l’élargissement de sa gamme par le bas, avec la X-Type lancée en 2001, puis rompre avec la tradition Jaguar et succomber au Diesel. Ce sera chose faite vers la fin 2003, avec la reprise du 2.0 litres Common rail, étrenné par la Ford Mondeo (TDCi). Sauf qu’il faut bien préciser que ce bloc a spécialement été adapté à la X-Type pour éviter tout désagrément qu’occasionnerait une sonorité et des vibrations incongrues. Les ingénieurs maison se sont donc attelés à retravailler son insonorisation, le dotant d’un encapsulage plus poussé.
Mais avant même de porter notre appréciation sur ce volet, nous avons une fois de plus été subjugués par la ligne racée de la petite Jag’, au charme british et inimitable. En effet, loin des canons esthétiques qui habillent la plupart des berlines actuellement, une Jaguar se veut toujours quasi-unique, voire même intemporelle. Comme pour ses soeurs aînées, la X-Type reprend les principaux attributs stylistiques propre au félin, notamment au niveau du regard. On retrouve ainsi un capot long et nervuré, jusqu’aux doubles optiques rondes situées de chaque côté et séparant une large calandre, elle-même scindée en deux parties. A noter que depuis le début de l’année, la carrosserie a eu droit à quelques subtiles modifications tels qu’un bouclier légèrement retouché et la disparition de l’emblème du félin, qui trônait juste au dessus de l’extrémité du capot.
Cette dernière suppression vient suite aux nouvelles normes de sécurité, imposées par l’organisme indépendant EuroNCAP et visant à réduire le risque et la gravité des blessures chez les piétons en cas de choc frontal. Pour le reste, on retiendra un profil dynamique et bien balancé, malgré la présence d’une malle arrière. Très appréciable sous cet angle, la petite Jag’ l’est moins lorsqu’elle est chaussée de pneus montés sur des jantes en acier (de 16 pouces) que de simples enjoliveurs en plastique tentent d’enjoliver. Cela ne fait pas très Jaguar, mais l’importateur marocain a choisi cette option (qui est de facturer les jantes alu en option justement), afin d’offrir à la X-Type un rapport prix/équipement assez tentant. Résultat : le cuir habille l’intérieur de toutes les X-Type Diesel ! Somptueuse, cette sellerie reflète et confirme aussi toute la qualité connue aux Jaguar.
La finition et l’assemblage sont de qualité, et l’on apprécie la régularité des accostages, ainsi que celle de la double couture du cuir, régulière jusqu’au niveau des garnitures des contre-portes. A l’exception du réglage en hauteur, le conducteur ajuste son siège manuellement, mais trouve parfaitement sa position de conduite. Les pare-soleil intègrent des miroirs de courtoisie éclairés et le bon goût est bien présent avec des placages en ronce de noyer, un bois authentique. L’équipement de base se veut assez complet avec, entre autres, un lecteur CD frontal commandé au volant et commuté avec une pré-installation pour GSM, une alarme volumétrique et une climatisation, mais à réglage manuel. En fait, pour celle-ci, comme pour l’absence des vitres électriques à l’arrière, il semblerait que Jaguar Maroc a dû faire quelques choix, préférant notamment ne pas lésiner sur des équipements de sécurité (histoire aussi de s’aligner sur ce que propose la concurrence). Sont ainsi de série : huit airbags (dont quatre rideaux latéraux), l’ABS avec répartiteur et amplificateur de la force de freinage, ainsi que l’antipatinage. La X-Type Diesel se veut alors une invitation sûre à la conduite.
La clé de contact tournée, le travail des ingénieurs britanniques en matière d’insonorisation se révèle rapidement remarquable. Grâce à des supports moteurs inédits, ainsi qu’à une admission et un échappement retravaillés, les vibrations réduites et la sonorité contenue. Difficilement critiquable sur ce registre, la X-Type l’est aussi sur celui de la tenue de route, même s’il ne s’agit, dans cette version, que d’une traction (seules les deux roues avant sont motrices). La direction à assistance variable s’avère aussi légère que précise, tandis que les suspension filtrent correctement les imperfections de la chaussée. Comme on l’a mentionné plus haut, le Diesel en question n’est autre que le 2.0 litres common rail mis au point par la marque à l’ovale bleue (Ford) en collaboration avec PSA (Peugeot-Citroën). Sa particularité : l’Overboost, un système qui fait porter momentanément le couple de 330 à 350 Nm, le temps d’un dépassement ou d’une accélération franche. Et de fortes montées en régime, ce Diesel en distille allégrement, faisant profiter pleinement le conducteur des 130 pur-sang (anglais) qui ne demandent qu’à être cravachés. Que d’onctuosité et de vigueur pour ce moteur, qui rappelons-le, est le plus coupleux de la gamme et s’avère en tout cas une réussite sous le capot de la X-Type.
Celle-ci, ajoute à ses qualités dynamiques un tarif compétitif et à la portée d’une clientèle recherchant un véhicule de standing, mais assez économique, puisque la consommation moyenne reste inférieure à 7 l/100 km. Vendue à 450.000 DH TTC, la première familiale Diesel de Jaguar permettra ainsi à encore plus de gens de réaliser leur rêve : avoir un félin sur son volant sans se ruiner.

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