Automobile

La force tranquille

© D.R

Avec sa nouvelle A6, Audi revoit à la hausse ses ambitions dans le segment des routières de luxe, mais avec la sportivité comme credo. Une fibre pleinement revendiquée ces dernières années mais qui a toujours été chère (et légitime) à la marque aux anneaux. Plusieurs dates-clés sont là pour nous le rappeler.
Dès 1981, par exemple, la fameuse Audi Quattro s’impose dans plusieurs rallyes (avec un 5 cylindres de 300 ch!), tandis qu’en 1994, apparaît la première génération de l’A8, suivie depuis des différentes versions «S» exécutées sur toute la gamme de modèles. Du coup, c’est la BMW Série 5 que l’A6 cible le plus. Le classicisme excessif et désuet de la Mercedes Classe E, (dé)classant cette dernière plutôt «en dehors de la course».
Et justement, entre la ligne fade de la «E» et celle très osée de la «5», l’A6 arbore une silhouette à la fois sobre et démonstrative. Il faut rappeler que sa naissance a coïncidé avec la nomination de Walter de Silva à la direction du design Audi, ainsi que celui de Lamborghini et Seat. Du coup, on serait tenter de dire qu’avec le design A6, le constructeur aux anneaux peut facilement adopter le slogan de «Audi Emocion». Plus provocatrice qu’extravagante, la nouvelle A6 affirme pleinement sa volonté de différenciation avec sa devancière, tout en conservant une ligne statutaire. L’A6 profite même de son renouvellement pour gagner quelques centimètres en longueur (12 précisément), s’étalant à 4,92 m. Mais surtout, elle arbore une face avant béante, élément le plus fort de son look. Baptisée «single frame» (un seul bloc), cette calandre verticale et entourée de chrome signe la nouvelle identité stylistique chez Audi. Tout aussi séduisant, le pavillon (toujours) arqué se profile jusqu’à la malle arrière, justifiant la présence de troisièmes vitres latérales et dictant l’inclinaison accentuée de la lunette arrière. Le dessin de la partie arrière est à son tour réussi.
Agrémentée d’une barrette de chrome et de nouveaux feux débordant sur les côtés, la malle plaît aussi par la découpe originale de sa portière. Bien que râblée, cette poupe donne accès à un gigantesque coffre de 546 litres, extensible par le rabattement (1/3 ou 2/3) des dossiers de la banquette. Profilée comme un coupé, la carrosserie de l’A6 n’est pas qu’un bel exercice de style, elle fait aussi la part belle à la légèreté en recevant des ailes avant et un capot en aluminium. Subjugué devant un tel physique, on l’est autant lorsqu’on monte à bord. C’est bien connu et c’est même un consensus chez les journalistes spécialisés : Audi est la référence en matière de qualité de fabrication et d’assemblage. L’A6, comme les autres modèles de la marque, fait preuve d’une finition difficilement critiquable. Les différents éléments de la planche de bord sont d’une rigueur d’accostage à indigner les clients les plus maniaques.
Ergonomique, le poste de conduite l’est notamment par sa console centrale tournée vers le conducteur et l’absence du levier de frein à main, remplacé par la commande d’un système électromécanique. Ce dernier est placé an bas de la console, pas loin du MMI (Multi Media Interface), sorte d’interface informatique qui pilote différentes fonctions du véhicule (système audio, téléphone, éclairage intérieur…). Avant de prendre le volant, un petit tour du propriétaire s’impose. On s’installe alors sur la banquette et là, surprise : l’espace aux jambes est très généreux. L’A6 peut donc largement faire office de «voiture avec chauffeur».
Notre voiture d’essai étant une version de base, elle reçoit donc la livrée «Avus», qui affiche d’emblée un équipement pléthorique et une ambiance assez embourgeoisée. Jugez-en : sellerie cuir et sièges avant réglables électriquement (y compris pour le support lombaire), placages en bois précieux, climatisation automatique à réglage séparé gauche/droite, ordinateur de bord, détecteur de pluie, allumage auto des feux, lecteur CD et chargeur 6 platines, alarme…
La liste est encore longue et compte également une flopée d’airbags (frontaux, latéraux et rideaux) et quelques systèmes d’aide à la conduite. En d’autres termes, l’A6 importée ne lésine aucunement sur son volet sécuritaire. Ainsi, outre l’ABS avec répartiteur (EBV) et amplificateur de la force de freinage (BAS), le contrôle de stabilité (ESP), couplé à l’antipatinage (ASR) est également présent. De quoi freiner nos ardeurs durant la conduite. Au démarrage, cette A6 trompe l’oreille puisque son travail d’insonorisation sous le capot moteur ne laisse à aucun moment croire qu’il s’agit d’un Diesel. En fait, il faut préciser que ce 3.0 l TDI ne fait pas appel à la technologie des injecteurs-pompes, mais à une rampe commune de toute dernière génération. Résultat : 225 ch de puissance et 450 Nm de couple, le tout dans un remarquable silence de fonctionnement. Il est associé à une boîte auto Tiptronic proposant une commande «S» ( pour «sport») et un programme séquentiel à six rapports par impulsion sur le levier.
Quel que soit le mode choisi, cette grande berline de près de 1800 kilos s’élance fougueusement à travers des accélérations franches. Profitant pleinement de son bon châssis et de sa transmission intégrale Quattro, l’auto s’accommode à tous les reliefs de la route, offrant un confort de roulement et une adhérence au sol appréciables. Au final, cette A6 3.0 l TDI est une réussite ne laissant hésiter que sur son prix d’achat, fixé à 690.000 DH. Une facture salée, mais nettement plus abordable qu’une E 320 CDi, qui dépasse allégrement les 700.000 DH et surtout ne développe que 204 ch. Du coup, il n’y a presque plus matière à hésiter…

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