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«Le taux d’intégration de la Logan évoluera»

© D.R

ALM : Depuis la signature de l’accord entre le gouvernement marocain et Renault, quelle est la mission de la Direction de Projet Logan Maroc ?
Gilbert Lechevalier : la Direction de Projet Logan Maroc s’est principalement assignée trois objectifs. Il y a tout d’abord un objectif CKD. Il s’agit des collections de pièces que l’on importe de l’usine Dacia de Pitesti en Roumanie. Ce flux, sous-entend une logistique optimale, pour que les collections soient parfaitement adaptées aux besoins des Logan marocaines. C’est notamment pour cela que nous avons mis en place une Direction de la Logistique, qui est aujourd’hui composée de sept personnes. Le second objectif est celui de l’industrialisation du véhicule à la Somaca. Pour cela, nous avons dû transformer l’usine, pendant l’été 2004, en réaménageant l’ensemble des ateliers de façon à ce que les flux soient respectés : tôlerie, peinture, montage. Ce qui n’était pas le cas auparavant. Ces travaux importants se caractérisent notamment par l’aménagement d’un nouveau bâtiment dédié à la tôlerie Logan et d’une ligne d’assemblage. Le troisième objectif, qui dépend du premier d’ailleurs, concerne l’intégration locale. Si l’on considère le coût important que représente le transport des pièces détachées depuis la Roumanie jusqu’à Casablanca, il est préférable de trouver des équipementiers marocains capables de fournir un maximum de composants, afin de réduire ces frais de transport. Nous avons donc mis en place une Direction des Achats, composée elle aussi de sept personnes. Celle-ci, en collaboration avec l’Amica, s’est attelée à chercher des équipementiers et fournisseurs, à travailler avec eux sur les prix et les caractéristiques des pièces Logan, ainsi que sur la qualité et les délais, afin que ces équipementiers soient au niveau des équipementiers roumains, voire européens. Résultat : le taux d’intégration de Logan au Maroc sera de près de 20 % en septembre 2005 et sera porté à 30% à partir de mi-2006.
Que pouvez-vous nous dire sur la formation reçue par les techniciens de la Somaca à l’usine Dacia de Pitesti en Roumanie ?
En septembre dernier, une dizaine de techniciens, accompagnés d’opérateurs, de cadres de la Somaca et de représentants de la Direction de Projet Logan Maroc ont été envoyés en formation à Pitesti, en Roumanie. Ces techniciens ont suivi une formation pendant près d’un mois, en compagnie notamment des équipes en charge du projet Logan Colombie. Ces deux équipes ont eu pour mission de monter chacune un prototype, dans les mêmes délais et quasiment en même temps. Au cours du montage de ces deux prototypes, les équipes marocaines et colombiennes ont dû remplir plus de 500 « FOS », c’est-à-dire les fiches d’opérations standard. Comme leur nom l’indique, ces fiches décrivent précisément toutes les opérations à effectuer pour le montage de Logan. Le détail de ces fiches va jusqu’au numéro de la pièce, schéma de son montage, temps nécessaire… Et c’est à partir de cette expérience et selon les mêmes procédés que ces techniciens, ont assemblé fin décembre 2004 les deux prototypes Logan à la Somaca.
Justement, à quoi serviront ces deux premiers prototypes ?
Le fait d’avoir assemblé ces deux prototypes est très utile à plus d’un titre. Il a d’abord permis de vérifier si toute la documentation de montage était opérationnelle. Au niveau logistique, nous avons validé la conformité des commandes effectuées en Roumanie selon les versions que nous assemblerons localement. L’assemblage proprement dit, aura servi d’entraînement pour les techniciens, qui, sur la base de ces prototypes pourront continuer à se former aux spécificités du montage de Logan à la Somaca. Cette étape est très importante, car elle permet de valider un certain nombre d’éléments, qui nous permettrons de passer rapidement au jalon supérieur : l’entrée du véhicule dans l’usine (ENVU). L’ENVU permet de valider que tous les moyens industriels sont opérationnels. Cette étape est prévue pour le 15 février prochain.
De combien est le taux d’intégration de la Logan assemblée à la Somaca et quelles sont les pièces fournies localement ?
Comme je le disais précédemment, le taux d’intégration sera d’environ 20 % au mois de septembre prochain et de 30 % à mi 2006. Ces chiffres ne comprennent pas l’activité de montage effectuée par la Somaca. Quant aux composants, les vitres proviennent de chez Protex, les câblages seront fournis par Valeo Maroc, les tuyaux d’échappement par Tuyauto, tandis que Promaghreb fabriquera les sièges, les trains avant et arrière, ainsi que les traverses. Il s’agit là des principales pièces Logan fabriquées localement. Les moteurs essence viendront de Pitesti en Roumanie et le Diesel K9K (1.5 dCi) sera acheminé depuis l’usine Renault de Valladolid en Espagne. Pour augmenter le taux d’intégration, on aurait souhaité acheter et monter les pneus localement, mais nous sommes toujours en négociation avec Goodyear qui aujourd’hui est plus cher que le fournisseur roumain. C’est bien dommage, d’autant plus que leur usine est à quelques centaines de mètres de la Somaca…
Vous ne pensez pas que ce taux reste tout de même assez faible ?
Ce taux dépend de l’existence des pièces que nous pouvons produire localement. En toute évidence, nous aurions aimé que ce taux soit encore plus élevé. Malheureusement, beaucoup de pièces ne sont pas encore produites au Maroc. Si l’on prend l’exemple des phares, il n’y a pas aujourd’hui de fabricant au Maroc. Ceci, sachant que lors des démarches effectuées par la Direction des Achats, tous les fournisseurs et équipementiers marocains qui fabriquent des composants automobiles ont été contactés.
Envisagez-vous la possibilité d’exportation de la Logan sur des marchés autres que ceux prévus initialement ?
Comme il a été annoncé au départ, la Logan sera produite à 30.000 unités dont la moitié sera destinée à l’exportation vers des pays avec lesquels le Maroc a ou est en cours de signer des accords de libre-échange. Il s’agit notamment de la Jordanie, de la Tunisie, de l’Egypte, et de la Syrie. Pour ce dernier, l’importation d’une Logan fabriquée à la Somaca, est plus compétitive en termes de droits de douane que l’importation du même véhicule fabriqué en Roumanie. Maintenant, s’agissant d’autres marchés comme ceux de l’Afrique subsaharienne, il faut reconnaître qu’ils ne sont pas une priorité aujourd’hui, notamment en raison des volumes peu importants et du développement encore faible de leurs réseaux de distribution. Quant à la possibilité d’exporter vers des pays européens comme l’Espagne ou l’Italie, si elle n’est pas exclue, elle n’est envisageable qu’à moyen terme. Exporter dans ces pays suppose d’accroître l’intégration locale et de poursuivre le plan qualité déployé à la Somaca pour le montage de Logan. En augmentant la compétitivité de Logan au Maroc, nos véhicules pourront s’avérer plus compétitifs pour l’export vers certains pays, que le sourcing roumain, notamment au niveau des coûts de transport. Affaire à suivre…
Si vous ne pouvez pas encore avancer de prix pour la Logan, pourrait-on, au moins, avoir une approximation de son positionnement par rapport au tarif pratiqué en Roumanie (5700 euros) et celui annoncé pour la France (7500 euros) ?
Il est encore trop tôt pour vous donner les prix de la gamme Logan au Maroc. Néanmoins, je peux d’ores et déjà vous annoncer que la Logan marocaine, devrait se situer entre le prix roumain et le prix France. (NDLR : si l’on diminue d’environ 10.000 Dhs le prix de la Logan France, on pourrait bien s’attendre à ce qu’elle soit affichée au Maroc à un tarif situé entre 70.000 et 75.000 Dhs.)

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