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Max Cohen Olivar : «la F1 veut le Maroc»

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ALM : Voilà bien des mois que des bruits courent concernant un projet de construction d’un circuit de Formule 1 au Maroc. Qu’en savez-vous ?
Max Cohen Olivar : Cela ne fait pas des mois qu’on parle d’un circuit de F1 au Maroc, mais bien des années. On en a parlé il y a dix ans, puis il y a cinq ans et on en reparle aujourd’hui. C’est vrai qu’il y a eu plusieurs approches par le passé pour réaliser un circuit de F1 au Maroc, mais sans qu’aucune ait été concrétisée. Je pense que sur le plan national, nous n’avons pas eu d’interlocuteur capable de piloter ce projet. Mais cela n’empêche pas qu’aujourd’hui cette question est revenue dans l’actualité.

Le Maroc est-il capable de concrétiser un tel projet ?
Une étude, à laquelle j’ai personnellement participé, a été faite sur la faisabilité d’un circuit de F1. Il en ressort qu’un tel projet constitue un investissement coûteux pour le Maroc, mais qui reste contrebalancé par des retombées très positives sur le plan touristique et même importantes en terme de notoriété pour le pays. Et à valeur d’aujourd’hui, les choses sont en stand-by au niveau des responsables marocains.

Peut-on alors conclure que le Maroc n’est pas encore prêt d’avoir son propre circuit ?
Dès lors que cette question est au statut quo, moi je propose ma propre alternative sur laquelle je travaille depuis plusieurs mois et qui devrait bientôt aboutir. Je propose de construire un circuit qui pourrait accueillir toutes les catégories de courses automobiles sur asphalte, sauf la F1. Cela dit, ce circuit pourrait éventuellement être capable d’autoriser ce qu’on appelle le «testing F1», c’est-à-dire les essais de pilotage pour cette discipline.

Quel serait alors l’intérêt d’un tel circuit, s’il ne peut pas accueillir un Grand Prix de F1 ?
L’avantage d’un tel circuit est d’abord de créer et cultiver une culture de sport automobile au Maroc. Je vois un peu mal notre pays recevoir une épreuve de F1 avec le niveau de culture de sport automobile qui y prévaut.
Et l’avantage de créer un circuit comme celui sur lequel je travaille actuellement, c’est justement de former des personnes qui seront intimement liées au sport automobile, voire au domaine de la F1. Je pense notamment aux juges sportifs, aux commissaires de virage, aux encadrants. Tout cela, en plus de recevoir des manifestations internationales, va donc créer un terrain favorable à la venue de la F1.

Et où en êtes-vous actuellement dans l’avancement de ce projet de circuit ? Et combien de temps prendrait sa réalisation ?
Ce projet est prêt d’aboutir et son financement dépendra d’un tour de table que je suis en train de finaliser. J’espère pouvoir obtenir, d’ici six mois, toutes les autorisations pour démarrer les travaux. Les excellents rapports que j’entretiens avec le président de la FRMSA, Adil Fellous, me seront d’un grand secours lorsque le projet avancera. Et si tout va bien, ce circuit serait achevé et opérationnel dans deux ans. Ce serait alors fabuleux, car ce circuit international aura lui aussi un fort impact sur les plans touristique et promotionnel du Maroc, puisqu’il recevra les compétitions privées des différentes marques et clubs (Porsche, Ferrari…). Je pense notamment aux épreuves de la FIA GT, aux Championnats prototypes, aux courses de motos. Puis il faut aussi savoir que ce circuit sera modulable en ce sens que s’il ne sera pas homologué F1 de par son environnement, il pourra le devenir un jour, via des aménagements qu’on pourra lui apporter ultérieurement.

Avez-vous déjà rencontré Bernie Ecclestone, le patron de la Formule 1 (président de la Formula One Management) ? Quel est son point de vue concernant le Maroc ?
A l’exception du plus haut niveau de l’Etat, je suis probablement l’un des rares marocains qui ai discuté avec Bernie Ecclestone et je peux vous dire qu’il très favorable à la création d’un circuit de F1 au Maroc. Maintenant, cela ne veut pas dire qu’il ira, lui ou la F1, jusqu’à jusqu’à financer un tel projet. Le fait qu’il soit favorable, signifie plutôt que sur les nombreux pays qui ont manifesté, il y a deux ans, leur désir de participer au Championnat de F1, le Maroc avait beaucoup de sympathie à ses yeux. Ecclestone m’a dit formellement qu’il aimerait voir le Maroc devenir le 17ème ou 18ème pays à accueillir un GP dans la saison de F1. Notre pays attire facilement tout le monde, y compris celui de la Formule 1. Donc, la F1 veut le Maroc ! Mais ce sera au Maroc de financer son circuit.

Concrètement, combien coûte la construction d’un circuit de Formule 1 et qu’en est-il du temps qu’elle nécéssite ?
Tout dépend des caractéristiques du circuit et des moyens disponibles. Pour exemple et ce n’est un secret pour personne, le circuit de Bahreïn a englouti 250 millions de dollars, alors que celui d’Istanbul n’en a nécessité qu’environ 120 millions. Ceci dit, il est possible de mettre en place un circuit avec nettement moins d’argent. Quant au temps de construction, il faut compter une moyenne de 18 mois de travaux.

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