Mitsubishi aux rallyes : Du Dakar au WRC

Tous les regards étaient tournés sur le team Mitsubishi engagé au Dakar 2005, parti favori bien avant le départ. Et pour cause, la marque au trois rubis ayant déjà une certaine notoriété et légitimité du fait des victoires à son actif dans cette épreuve, était présente avec une équipe ultra-professionnelle. Ainsi, les quatre Pajero Evolution (l’un des véhicules les plus performants du plateau) et le pick-up L200, engagés à l’épreuve, avaient pour équipages de grands noms dans cette discipline : Stephane Peterhansel, Hiroshi Masuoka, Luc Alphand, ou encore Adrea Mayer.
Et pour la cinquième année consécutive et la dixième fois de son histoire, Mitsubishi n’a pas failli à sa réputation de spécialiste du Dakar, en dépassant le premier la ligne d’arrivée.
Une performance due à l’hardiesse de Stephane Peterhansel, qui a parcouru les 8.956 km de cette 27ème édition en 52 h31 min et 29 sec. Décrochant cette victoire, qui est la seconde pour lui, ce Français de 39 ans devançait son compatriote, Luc Alphand, qui a terminé deuxième. La troisième place du podium est revenue à la grande Jutta Kleinschmidt au volant de l’un des Race-Touareg sur lesquels le team Volkswagen avait fondé beaucoup d’espoir. Ceci étant, Peterhansel et ses coéquipiers n’étaient pas partis pour une belle promenade de printemps. En effet, ils ont dû faire face à des ténors en la matière, à l’instar des pilotes engagés par Volkswagen (Bruno Saby, Jutta Kleinschmidt et Juha Kankunen), de ceux courant pour Nissan (Ari Vatanen, Colin Mc Rae), ou encore de Jean-Louis Schlesser, ex-double vainqueur de cette épreuve et toujours pilotant son Buggy motorisé par Ford. Bref, que des anciens vainqueurs, qui n’ont pu réitérer l’exploit face à l’invincible armada de «Mitsu».
Un exploit que la marque nippone (l’unique actuellement à totaliser 10 victoires au Dakar dans la catégorie des quatre roues) doit également au haut degré de technicité du Pajero Evolution. Un 4×4 qui a justement de grandes capacités de franchissement sur terrain difficile et d’évolution en milieux hostiles. Mais le Dakar n’est pas l’unique tasse de thé du constructeur Mitsubishi. Celui-ci reste en effet très fortement attaché au Championnat des Rallyes WRC (World Rally Car). Une discipline du sport automobile mondial dans laquelle il fait figure de compétiteur de référence, fort d’une arme de choix : la Lancer WRC. Un bolide, qu’il engage en deux exemplaires conduits par deux pilotes, là encore très professionnels: le Français Gilles Panizzi et le Finlandais Harri Rovanperä.
Habillée d’une carrosserie sportive et animée d’un puissant 2.0 litres turbo de 300 chevaux, cette Lancer a fait l’actualité récemment en recevant quelques ajustements pour mieux s’attaquer à la saison 2005. Baptisée en toute logique «WRC05», cette Lancer a fait l’objet d’un travail intense de développement de la part des ingénieurs maison.
Au-delà des quelques modifications de carrosseries (largeur totale portée à 1.80 m, remodelage des boucliers et des ailes…), les évolutions les plus notables concernent la structure même de l’auto. Ainsi, la Lancer WRC05 a sensiblement revu ses trains roulants, avec notamment une géométrie des suspensions inédite et pour la première fois des roues chaussées de pneus Pirelli. Autre nouveauté : une boîte robotisée avec embrayage automatique et palettes au volant, permettant un passage plus rapide des vitesses. Ayant été étrennée à l’occasion de la première épreuve de la saison 2005, à savoir le Rallye de Monte-Carlo (remporté par Citroën), la Lancer WRC05 a fini troisième au classement général. En fait, elle continuera à être peaufinée techniquement au fil des courses et durant les six mois à venir. Prochaine grande épreuve : le Rallye de Mexico en mars prochain. Qu’il s’agisse du Dakar ou des Rallyes du Championnat WRC, ces épreuves éprouvantes constituent d’éternels challenges et des défis sportifs que Mitsubishi relève avec brio. Dommage que de telles prouesses ne se reflètent pas tant sur le plan commercial des voitures grand public !