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Renault blanchit ses trois cadres licenciés «à tort»

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«Carlos Ghosn, président-directeur général, et Patrick Pélata, directeur général délégué aux opérations, présentent leurs excuses et leurs vifs regrets, à titre personnel et au nom de Renault, à MM. Balthazard, Rochette et Tenenbaum mis en cause à tort dans ce dossier», a annoncé le groupe dans un communiqué. Les deux dirigeants se sont engagés «à ce que réparation soit apportée aux trois cadres concernés», qu’ils recevront «dans les plus brefs délais». Le plus jeune d’entre eux, Matthieu Tenenbaum, a immédiatement réagi en se disant prêt à rencontrer M. Ghosn et «à étudier sa proposition dans toutes ses composantes», selon son avocat. Renault a, par ailleurs, annoncé qu’il allait se constituer partie civile dans «le dossier d’escroquerie en bande organisée qui fait l’objet d’une instruction ouverte par le procureur de la République» de Paris. L’affaire vire au fiasco complet pour le constructeur français qui, lors de son éclatement, s’était dit convaincu de la culpabilité de ses trois cadres en s’appuyant sur une enquête menée en interne depuis août 2010. M. Pélata avait déclaré que le groupe était «victime d’une filière organisée internationale», Carlos Ghosn évoquant de son côté «une affaire grave». Mais le dossier s’est dégonflé au fil des semaines, lorsqu’une piste d’espionnage au profit de la Chine s’est révélée sans fondement et qu’il est apparu que les trois cadres incriminés ne possédaient pas les comptes à l’étranger sur lesquels ils étaient soupçonnés d’avoir touché des pots-de-vin. Le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, a confirmé, lundi dernier, que les demandes d’entraide avec la Suisse et le Liechtenstein n’avaient rien donné. «Nous nous orientons vers une possible escroquerie au renseignement», a-t-il estimé. «Il semble que Renault n’a peut-être pas été victime de salariés indélicats mais éventuellement d’escrocs», a déclaré M. Marin au cours d’une conférence de presse, au lendemain du placement en détention d’un responsable de la sécurité de Renault, Dominique Gevrey. Ce dernier affirmait être en contact avec un informateur anonyme qui était censé prouver l’implication des cadres dans cette affaire d’espionnage. Mais M. Gevrey, interpellé vendredi dernier à midi alors qu’il s’apprêtait à prendre un avion pour la Guinée-Conakry, n’a fourni pour l’instant que des explications «fausses ou inexactes», selon M. Marin. Renault a déjà dépensé 310.000 euros pour obtenir des informations et avait encore 400.000 euros en attente de paiement, a fait savoir le procureur. La piste de l’espionnage n’est toutefois pas complètement écartée en théorie, de même que «le scénario d’une déstabilisation», a toutefois tempéré M. Marin. Les conséquences de cette rocambolesque affaire restent incertaines pour le groupe, encore détenu à 15% par l’Etat, dont la direction se trouve fragilisée. M. Ghosn avait convoqué lundi après-midi un conseil d’administration extraordinaire au siège du groupe à Boulogne-Billancourt. Début mars, M. Pélata s’était dit prêt à assumer le rôle de fusible éventuel, s’il s’avérait que le constructeur avait pu être berné par une «escroquerie», en promettant d’en «tirer toutes les conséquences jusqu’au niveau le plus haut de l’entreprise, c’est-à-dire jusqu’à (lui)».

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