Objectif de ces tractations: homologuer la partie acier de Maghreb Steel, afin que le sidérurgiste national puisse fabriquer exclusivement des pièces de carrosserie pour le compte du constructeur au losange. Ce qui suppose que Maghreb Steel devra répondre au rigoureux cahier des charges imposé par Renault. Pour y réussir, des réunions sont tenues tous les 15 jours entre les représentants du groupe Sekkat et ceux du constructeur automobile français.
«Des négociations qui sont en passe d’aboutir et les prochains mois seront d’ailleurs décisifs pour déboucher sur un compromis entre les deux groupes et le début de la production», rappelle Hakim Abdelmoumen, président de l’Association marocaine de l’industrie et du commerce automobile (AMICA). Et si l’on est aussi optimiste du côté de l’AMICA sur l’imminence d’un accord, c’est bien parce que les réunions organisées entre les deux groupes ont permis de valider un certain nombre de pièces de carrosserie dont la production ne semble déjà plus poser de problème. «En revanche, certains pièces de carrosserie restent plus complexes que d’autres», tempère-t-on toutefois auprès de l’AMICA.
De plus, une fois l’homologation faite et un accord signé, la production ne devra débuter qu’au bout d’une année, car Maghreb Steel devra alors réorienter ses chaînes de production vers l’industrie automobile, un créneau qu’auparavant elle ne convoitait pas particulièrement. Une telle situation nécessitera à coup sûr des investissements conséquents, sachant que le géant de la sidérurgie vient à peine de sortir de plusieurs mois de restructuration. Il est sans rappeler que la signature d’un tel accord d’approvisionnement en pièces de carrosserie des usines de Somaca et du site de Melloussa devra donner un coup de fouet providentiel au taux d’intégration national dans l’industrie automobile.
Sans parler de l’attractivité industrielle que cela générera pour Maghreb Steel auprès d’autres constructeurs automobiles. Une manne non négligeable pour le sidérurgiste, d’autant plus que PSA s’installe bientôt à Kénitra au Maroc. Pour l’instant, Renault Tanger continue d’importer plus des trois quarts de ses besoins en tôle auprès de Arcelor Espagne et le quart restant auprès du turc Erdemir.