Renault a finalement levé le voile sur sa nouvelle monoplace qui sera en lice pour la saison 2005 de Formule 1, baptisé R25 et remplaçante de la R24. À ne surtout pas confondre avec la fameuse Renault 25 qui a fait, des années durant, le bonheur de nos déplacements, bambins et bagages compris…
La R25 est mue par un V10 atmosphérique d’une cylindrée de 3 litres. Assemblé à hauteur de 98% de composants nouveaux, ce bloc baptisé RS25 doit sa conception au nouveau règlement qui impose une durée de vie de deux week-ends de Grand-Prix. En dépit de cette delai de vie prolongé, le RS25 peut se vanter de ne pas avoir pris de poids.
Angle du «V» à 72° avec une intégration optimale dans le nouveau châssis R25 ; optimisation de la masse pour la fiabilité requise, avec un gain par rapport à son prédécesseur (le RS24) ; fiabilité supérieure à 1400 km avec un gain de performance par rapport au RS24 : les chiffres qui gravitent autour du RS25 n’ont nullement besoin de commentaire. Désormais, Giancarlo Fisichella sera le coéquipier de Fernando Alonso lors de cette nouvelle épopée, qui a pris racine à Monaco, en cette belle journée ensoleillée, comme pour augurer d’un avenir radieux pour le nouveau né de Renault. Monte-Carlo, Forum Grimaldi, mardi 1er février aux environs de 14 heures : une foule inhabituelle s’agglutinait autour du gigantesque édifice en verre.
L’on se pressait aux portes et seuls les badges Renault faisaient office de sésame. Principalement constituée de journalistes, tous supports confondus, de cameramen et autres reporters, la foule en question ne s’était pas déplacée pour rien : l’écurie «Mild Seven Renault F1 Team» allait, dans les minutes qui suivaient, dévoiler son nouveau fleuron.
Appareil-photo dans une main, bloc-notes dans l’autre, les journalistes pouvaient se permettre de solliciter les premiers rangs. En d’autres termes, tout près des stars qui allaient entrer en scène. Jeux de lumières et sonorités atténués jusqu’à l’épuisement, l’imminence du moment tant attendu était palpable et la mise en bouche était de taille. Grâce à quatre télés qui meublaient la scène, des images et des textes défilaient et se déplaçaient d’un écran à l’autre selon une suite logique. On pouvait alors voir dans ce film des sprinters sur le point de donner le départ d’une course et, entre autres, un sprint final bien particulier, opposant Fernando Alonso à Giancarlo Fisichella, outre des scènes d’entraînement – physique – des deux pilotes. La présentation vidéo terminée, le clou du spectacle n’allait pas tarder. On s’attendait à un scoop en matière de Formule 1, on a eu droit à de l’explosif ! (Le Baron rouge n’a qu’à bien se tenir). Patrick Faure, P-dg du Renault F1 Team fit son entrée sur scène, suivi de Flavio Briatore, DG de l’équipe. «Faire partie des prétendants systématiques au podium ne sera plus suffisant», lança d’emblée Patrick Faure, qui n’a pas caché les ambitions de son équipe et du constructeur au losange.
Cible verrouillée : la plus haute marche du podium dans le championnat constructeur. Une revendication tout à fait légitime au vu des performances de Renault depuis son retour à la F1, en 2002. «Nous devons jouer la victoire de manière régulière.
Depuis notre retour à la F1, nous avons fixé des objectifs ambitieux et, à chaque fois, nous les avons atteints. Nous pourrons une nouvelle fois tenir nos promesses. (…) Tout est en place pour pouvoir franchir un cap », a souligné le P-dg du Renault F1 Team.
Pour sa part, Flavio Briatore s’est dit « serein », à quelques semaines de la première course de la saison 2005. «En 2004, nous avons opéré des choix importants. Nous avons, par exemple, alloué beaucoup de temps en soufflerie à la R25 dès l’été dernier…Le nouveau règlement l’imposait. Côté moteur, le nouveau RS25 est passé au banc dès juillet dernier et a d’emblée convaincu par sa fiabilité et par ses performances» a expliqué le DG de l’équipe. Et d’ajouter : «Je peux déjà féliciter nos équipes d’Enstone et de Viry».
Les lumières s’évanouirent à nouveau. Reprise du film projeté précédemment et tout le monde pensait qu’on allait remettre ça. Pas du tout. Le lever de rideau, à la hauteur de la révélation, pris tout le monde de court. On découvrit «la bête». La fluidité de ses lignes, la beauté de sa robe et la grâce qui s’en dégageait ne pouvaient laisser de marbre. Juste derrière, Fernando Alonso et Giancarlo Fisichella feignaient soulever le moteur, le fameux RS25, surélevé du sol à l’aide d’une barre métallique. La magie avait atteint son paroxysme. «La première sensation au volant d’une monoplace est très importante. Lorsque j’ai vu la voiture dans le garage pour la première fois, j’ai été très impressionné. ( ) Sur la piste, les premières impressions ont été positives. J’ai senti que je pouvais me sentir en confiance d’entrée de jeu. ( ) Le RS25 est une bonne surprise», a précisé Alonso qui avait rejoint le pupitre. «C’est un sentiment très agréable que de revenir dans cette équipe. Je connais tout le monde et nous avons travaillé dur depuis le début de l’hiver pour nous mettre en route avec souplesse», a pour sa part indiqué Fisichella.
Entre les résultats atteints l’an dernier par Renault en F1 et la fiche technique de la R25, la saison 2005 promet d’être chaude. Les monoplaces rouges de la Scuderia n’auront désormais plus une tâche aussi facile…
• DNES à Monaco Abdelhakim Hamdane
