VW Passat : Montée en gamme

C’est presque une icône de l’automobile mondiale, la Passat. Plus de trente ans d’existence, 13 millions d’exemplaires vendus dans le monde et une bonification remarquée à chaque renouvellement. Quitte à prendre un peu d’embonpoint et quelques centimètres de plus. C’est principalement le cas de cette sixième génération qui intègre ce mois-ci les showrooms de l’importateur marocain de Volkswagen (la Centrale automobile chérifienne) et son réseau de concessionnaires. Et le premier constat qui nous vient à l’esprit tient incontestablement au volet esthétique du véhicule.
Il est clair que ceux qui trouvaient l’ancienne version trop sobre et timide, peu émotionnelle, voire fade, auront cette fois un avis diamétralement opposé. Bien plus osée, cette nouvelle carrosserie incarne presque une révolution en matière de design chez Volkswagen. Une révolution que l’on doit en  partie au designer Murat Gunak. Travaillant désormais pour le groupe VW, cet ex-collaborateur du bureau de style Peugeot s’était surtout rendu célèbre pour avoir dessiné (et réussi) le coupé-cabriolet 206. Plus longue (+7 cm), plus large (+ 7,5 cm) et plus haute (+ 1,5 cm), la nouvelle Passat est si corpulente (4,77 m de long), qu’elle titille le segment supérieur (celui des Audi A6 et BMW Série 5). Une montée en gamme également marquée par le recours massif au chrome.
C’est le cas de la face avant dont la calandre quasi-verticale en regorge (du chrome) généreusement. La prise d’air sur le bouclier, associée aux nouveaux blocs de phares, offre à l’auto un regard assez agressif, mais en tout cas bien plus expressif que celui qu’elle remplace. Mais par rapport à cette dernière, la Passat cru 2005 reprend quelques détails du profil, comme la découpe des portières arrière et la ligne de pavillon arquée qui dicte le dessin des vitres latérales. A l’arrière, la malle toujours aussi imposante, abrite un coffre plus grand (565 litres) et reçoit des feux dernière génération, c’est-à-dire à diodes électroluminescentes (LED). Leur avantage, une longévité accrue et un allumage plus rapide.
On l’aura bien compris : le virage opéré par la nouvelle Passat n’est pas que stylistique, il est aussi technologique. En effet, l’habitacle fait la part belle au high-tech.
A commencer par le démarrage qui ne se fait plus par une simple clé mais par bouton poussoir, après avoir intégré un petit boîtier à proximité de la colonne de direction. Autre organe à être passé sous fonctionnement électronique, le frein de parking, qui fait remplacer le traditionnel levier (de frein à main) par un bouton lui aussi poussoir. Un équipement qui existait déjà à bord du 4×4 Touareg. Le régulateur de vitesse figure, lui aussi de série, sur la liste des équipements, tout comme l’ordinateur de bord. A ces gadgets s’ajoutent des fonctions de multiplexages inexistantes sur la version précédente, comme le capteur de pluie, l’allumage automatique des feux de croisement, ou encore la fonction «Coming home» (éclairage temporaire lors du verrouillage et déverrouillage du véhicule). Soignée et plus flatteuse, l’ambiance intérieure enregistre un bond qualitatif notable. Cela se vérifie avec le dessin inédit et légèrement épuré de la planche de bord, ainsi que des matériaux nobles (inserts en bois précieux ou aluminium) et une finition toujours difficiles à critiquer.
C’est le cas des sièges en cuir et alcantara, qui au-delà d’être chauffants et de conserver des réglages lombaires et électriques à l’avant, arborent des stries parallèles offrant un aspect plus cossu. Mais surtout, la Passat semble avoir pleinement profité des centimètres gagnés en longueur, pour offrir assez d’espace à son bord. L’habitabilité arrière devient alors l’une des meilleures de la catégorie, corrigeant ainsi l’une des principales lacune de l’ancienne version.
Toujours en matière de confort, on retiendra la disponibilité, entre autres, d’une climatisation automatique bi-zones et à régulation électronique (Climatronic), une boîte à gants réfrigérée, un autoradio à lecteur CD frontal et huit haut-parleurs, un rétroviseur intérieur électro-chromatique, ou encore des miroirs de courtoisie éclairés. Du bonheur pour les occupants, mais aussi de la sécurité, active et passive. Ainsi, l’habitacle est protégé par 6 airbags (2 frontaux et 4 latéraux) et le conducteur profite des principaux aides à la conduite du moment : ABS avec répartiteur de freinage, système anti-patinage (ASR), blocage électronique de différentiel (EDS) et contrôle électronique de stabilité (ESP). Que d’artifices utiles pour exploiter pleinement le potentiel des motorisations. A ce titre, il convient de préciser que, dans un premier temps, la gamme importée se contentera du Diesel. Il s’agit de deux TDi à injecteurs-pompes : le 1.9 litre TDi de 105 ch et 250 Nm de couple et le puissant 2.0 litres de 140 ch et 320 de couple. Des blocs associés à des boîtes mécaniques de respectivement 5 et 6 vitesses.
En fait, l’indisponibilité des blocs essence s’explique par le fait que l’importateur marocain est en passe d’homologuer la toute dernière génération des blocs élaborés par les motoristes de VW. En gros, il s’agit des moteurs FSi, dont la particularité réside dans une injection directe offrant de hautes performances. En attendant, la clientèle aura donc le choix entre les deux TDi précités, qui s’affichent respectivement à 359.000 et 389.000 Dhs TTC. Des prix qui reflètent l’ensemble des progrès réalisés sur cette nouvelle Passat. Une Volkswagen qui tient à conserver sa bonne réputation dans le segment des grandes familiales et pourrait même attirer des clients de la catégorie supérieure, celle des luxueuses routières teutonnes. La CAC n’est d’ailleurs pas trop optimiste en ambitionnant d’écouler une soixantaine de Passat chaque mois.