Chroniques

100% Jamal Berraoui : Ichou ou l’imposture de Sidi Ifni

© D.R

L’OMDH, le PJD, les observateurs indépendants sont formels : il n’y a eu ni morts, ni viols à Sidi Ifni et les manifestants ont fait plus que résister à l’assaut des forces de l’ordre. La clique gauchisante soutient mordicus l’inverse, elle a même un témoin à charge. Ce témoin s’appelle Ichou, il a affirmé avoir été violé et examiné d’abord par un médecin qui lui aurait donné un certificat lui intimant un repos prolongé, un second médecin l’aurait carrément opéré et posé une vingtaine de points de suture. L’accusation est grave, elle est prise au sérieux. La contre-expertise est formelle, M. Ichou n’a jamais été violé et il n’y a aucun point de suture sur son anus. Il souffre seulement des hémorroïdes. Les médecins, qu’il a cités, ne l’ont jamais vu, il n’y a bien évidemment aucun certificat. M. Ichou confondu, reconnaît avoir fabriqué cette histoire pour « aider » ses camarades. C’est avec des histoires comme ça qu’on envenime la situation dans cette petite localité depuis plusieurs semaines. Et tous ceux qui ne marchent pas dans le mensonge sont « des Makhzéniens complices des bourreaux». Ainsi en est-il de la vénérable OMDH, disqualifiée parce qu’elle a dénoncé l’abus de l’usage de force, tout en rappelant que des particuliers, des entreprises, avaient subi d’énormes pertes du fait du blocus du port.
Nous sommes face à une énième instrumentalisation des droits de l’Homme. Cette fois avec des mensonges et des histoires fabriquées. Sabaâ Allil a affirmé à plusieurs reprises et même après tous les démentis qu’il y avait des morts. Il est poursuivi en justice, qu’il nous livre un seul nom pour sa défense. Sidi Ifni n’est pas New York, si un jeune avait péri sous les balles, toute la population serait au courant. Sa famille, sa tribu auraient fait du bruit, car nous sommes  en présence de citoyens habitués à défendre leurs droits ou ce qu’ils considèrent comme tels. Ce n’est pas la peine de se demander pourquoi une telle attitude de la part de militants présumés des droits de l’Homme. Cette cause noble n’est qu’un alibi pour une extrême gauche qui mène un autre combat, ces gauchistes sont anti-monarchistes, pro-polisario. Ce sont des positions politiques peu mobilisatrices dans le Maroc d’aujourd’hui. Alors, ils ont investi l’AMDH et en ont fait un substitut au parti qu’ils n’ont jamais réussi à construire. Ils faussent, dénaturent toutes les causes.
Ainsi les Tansikyates pour défendre le pouvoir d’achat sont un formidable combat. Seulement un communiqué les définit comme «L’expression de la gauche radicale». La vieille femme qui conteste sa facture d’eau, dont la photo a fait le tour du Maroc, s’est découverte «Maoïste» grâce au gri-gri gauchiste. Pourtant , il suffit , sans mentir, de décrire ce qui s’est passé à Sidi Ifni et de dénoncer l’usage abusif de la force. Encore faut-il avoir le courage de dénoncer les tentatives de meurtre sur la personne d’un agent d’autorité aspergé d’essence, ou sur un policier toujours dans le coma. Le blocus est un mode de protestation illégal, parce qu’il touche au principe de la liberté  de travail des autres. Il est cependant souvent utilisé dans les cas extrêmes et quand la négociation  échoue, la police intervient que ce soit en Italie, en Suède, en France ou au Maroc. Y a-t-il eu des dépassements ? Si oui, il faut les pointer et réclamer le plus sévère des châtiments. La loi a été amendée et les auteurs de toute atteinte sont pénalement responsables et ne peuvent se cacher derrière les ordres. Utilisons cet acquis législatif au lieu de fantasmer.
A Sidi Ifni, il y a un malaise qui dure depuis des décennies. Cette tribu considère qu’elle est délaissée au profit de ses cousins du Sud. A raison d’ailleurs, parce que cette ville manque de tout. Les revendications sont toutes très légitimes et contrairement aux manifestants de Laâyoune, il y a quelques années, qui réclament la licence  en deux ans pour les étudiants sahraouis (authentique !), il n’y a point de revendications de rente. Les moyens sont ceux de militants décidés, sauf quand ils se laissent déborder par des casseurs, ce qui est un risque universel. Si l’on ne peut raisonnablement admettre que les policiers blessés l’ont été par leurs camarades, alors il y a eu affrontements. Dans ce cas, force doit rester à la loi, c’est un principe légaliste qui assure la pérennité  des Etats. Et ce n’est pas la peine d’ergoter sur «la barbarie des forces de l’ordre». Par contre, si des viols ont été commis, si des citoyens pacifiques ont été maltraités, la loi doit passer et les responsables jugés. Cela constituerait une énorme victoire que nous ne savourerons pas, parce qu’au lieu de cela, des margoulins ont inventé des histoires d’anus défoncé !

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