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100% Jamal Berraoui : Les barbares ne sont pas à plaindre

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On dirait que l’histoire begaye. Les mêmes postures, les mêmes incohérences que l’après 16 Mai se retrouvent encore une fois. Les sécuritaires n’ont pas fini d’évaluer et de prouver l’étendue de ce à quoi on a échappé, que les deux positions les plus insidieuses sont déjà à la Une des journaux. Certains réclament déjà un procès «transparent et professionnel», une phrase qui évite un éditorial mettant en cause la justice…. dans la prolifération du terrorisme. Le reste pleurniche sur la situation sociale des accusés, comme si la misère expliquait, pour ne pas dire justifiait, à elle seule le terrorisme.
Le phénomène est lié à un contexte international, il est consubstantiel à une crise identitaire réelle bien que niée par la bien-pensance putride et  accessoirement nourrie par les drames sociaux. Les chefs sont tous aisés, les manœuvres des marginaux, c’est vieux comme le monde.
La lutte contre le terrorisme ne peut se limiter au travail des sécuritaires. Ceux-ci ont démantelé depuis le 16 Mai près d’une vingtaine de cellules préparant des attentats. C’est dire si le mal est profond et surtout si le terrorisme est endogène. La liste des 43 qui sont venus du Sahara algérien ne doit pas cacher la marocanité du phénomène. Les sécuritaires s’en sont jusqu’ici bien sortis mais cela n’est en aucune manière une garantie.
Si le terrorisme existe, c’est parce qu’il y a une pensée qui le guide : le jihadisme sous toutes ses formes. La lutte impose de mettre hors-jeu cette pensée et de la pourchasser là où elle instille son poison.
L’incitation à la haine et au meurtre étant un délit grave, il faut les sanctionner comme tels. Sur ce front on est à nouveau face à un laxisme terrifiant, un marchand de vêtements a créé une ligne jihadiste, dénoncée par un quotidien arabophone sans réaction. Les mosquées ne sont toujours pas normalisées, les CD jihadistes sont en vente sur toutes les chaussées, la presse n’est pas en reste, elle laisse souvent passer des «opinions» délictuelles. N’en déplaise aux droits-de-l’hommistes, le jihadisme n’est pas une opinion mais un délit.
D’ailleurs, le fait que la plupart des prévenus soient des bénéficiaires de la grâce royale met à nu l’inanité des protestations contre les procès de l’après 16 Mai. Il met aussi ceux et celles qui ont joué un rôle dans le processus de la grâce face à leurs responsabilités. Les barbares interprètent la clémence comme étant de la faiblesse. L’autre phénomène important dans la lutte contre le terrorisme c’est la ruralisation des villes. Les métropoles actuelles ne sont aucunement des cités. Les villes-champignons sont encore pires. La violence s’est  imposée, une bagarre de gamins tourne au drame, la convivialité est inexistante, le référentiel de valeurs dominant dans les quartiers est indéchiffrable. C’est cette fragilité-là qui explique que les gens soient manipulables à souhait. La misère matérielle n’explique pas les tendances suicidaires. Les  Haitiens ont un désir de vie éclatant. C’est d’ailleurs la meilleure réponse aux barbares islamisants. Il nous faut afficher notre amour de la vie, ne rien céder, ne rien concéder, que ce soit au niveau de l’Etat ou à notre niveau personnel. Le terrorisme ne nous terrorisera pas, c’est là sa défaite.

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