Chroniques

100% Jamal Berraoui : L’USFP super star

© D.R

Les traditions étant les traditions, il faut bien choisir un oscarisé pour une année chaotique, où le meilleur, les investissements, a côtoyé le pire. Le pire étant presque l’apanage exclusif de l’USFP. Il y a d’abord eu ce projet de loi inique sur les élections. Concocté par la majorité, il n’a été défendu que par l’USFP qui s’est mis à dos l’ensemble de la gauche non gouvernementale et quelques autres petits partis. A l’arrivée, le projet est amendé de telle manière à ce qu’il n’exclut plus aucune organisation. Il n’a plus qu’une seule conséquence, il élimine les femmes des petits partis à cause de la barre des 6%, élimination qui ne profitera pas de manière égale aux cinq grands partis, mais renforcera la présence des femmes du PJD et la simulation chiffrée est facile à faire.
Dans le même registre, de concert avec le ministère de l’Intérieur, Bouzoubaâ, le ministre de la Justice a brillé en poursuivant les tricheurs aux élections. On ne peut qu’y souscrire même s’il n’y a eu que 13 poursuivis  sur les 500 potentiels. La justice sélective passe rarement pour autre chose qu’une injustice. L’avocat Bouzoubaâ le sait. Mais là où cela devient totalement hallucinant, c’est lorsqu’on examine de près la gestion de ce dossier par les tribunaux. A Marrakech, le juge a estimé, à raison et en application de la loi, que les écoutes même autorisées n’avaient pour  objectif que de faciliter l’obtention d’une preuve matérielle et qu’elles n’en constituaient pas une en soi, surtout si les gens concernés utilisent un code. Lui a relaxé, les autres juges ont condamné en considérant les écoutes comme des preuves. Il se trouve que le relaxé est l’un des transfuges récemment arrivés au parti d’Elyazghi. Le colonel Zarouf a même été condamné en tant qu’intermédiaire pour X, puisque lui-même n’était pas candidat. 
Dans cette mascarade, l’on attendait une réaction d’un autre éléphant de ce qui fut un jour le parti de Bouabid : Radi. Le président de la Chambre aurait pu exiger et obtenir le maintien des formes de l’immunité parlementaire, la plupart des prévenus en bénéficient en principe. Il a fermé les yeux, au moment où des citoyens arnaqués par des parlementaires avec des chèques en bois, ont fait faillite dans l’attente de la levée de l’immunité.
Fathallah Oualalou n’a pas voulu rester à l’écart. Il a accepté des amendements istiqlaliens dans la première Chambre qu’il a dû faire amender à nouveau dans la seconde. Les amendements istiqlaliens oubliaient par exemple qu’Al Akhawayn était un établissement public.
Sur le plan interne ce n’est pas plus gai, les congrès régionaux ont dégoûté les plus endurcis, la Chabiba ou ce qui en restait a été dynamitée et la fameuse ouverture a tourné court.
Tout se passe comme si le rôle de l’USFP dans la transition interminable était d’assumer toutes les incohérences du système sans broncher. En septembre 2007, l’USFP se retrouvera pénalisée, elle n’aura plus que le choix de s’entre-déchirer pour 3 ou 4 petits maroquins  dans un gouvernement Laenser ou tenter l’aventure de l’opposition. Sauf si ces cadors comptent sur un renvoi d’ascenseur sous forme de triturages, ce ne serait pas une faute mais une forfaiture.Vu ce qu’ils ont fait en 2006, rien ne surprendrait plus de leur part. Plus de vision, plus d’outil, plus de principes, c’est une star bien cabossée que j’ai choisie.

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