Chroniques

100% Jamal Berraoui : Motion principielle

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Le Polisario vient d’entraîner les fonctionnaires de l’ONU sur une piste bien glissante. En effet, le dernier rapport du commissariat aux droits de l’Homme, qui vit ses derniers jours, fait bien une conception bien particulière des droits humains. Selon cette conception, le droit de l’autodétermination serait transcendant, tant qu’il n’est pas exercé, les autres droits peuvent être mis en veilleuse. C’est ainsi que le Maroc se retrouve cloué au pilori pour avoir réprimé «sauvagement» les manifestations séparatistes, c’est-à-dire pour avoir arrêté, jugé et condamné à des peines extrêmement légères, voire ridiculement légères des gens comme Tamek, Aminatou et les autres qui réclament la reprise des armes. Le Polisario, lui, est absous de tous ses crimes.
Cette conception, on la retrouve au Maroc chez un courant politique marginal bien qu’activiste et surtout chez sa succursale droit de l’hommiste… Le Maroc est épinglé chaque fois qu’un activiste sahraoui à la solde de Tindouf peut montrer quelques ecchymoses, qui prouvent surtout que les «frappeurs» n’ont plus la poigne d’antan. Les défenseurs de l’intégrité territoriale sont vite transformés en monstres exterminateurs. Cependant, jamais les exactions, les violations extrêmes des droits de l’Homme commises par la camarilla de Abdelaziz ne sont pointées du doigt, même gentiment, même entre camarades. Lorsque le drapeau marocain a été brûlé à Laâyoune, cette association a refusé de condamner cet acte sous prétexte que les images télé du monde entier n’étaient pas une preuve et qu’il faut enquêter. Trois mois après, la commission d’enquête «prouve» que le drapeau national a bien été brûlé mais c‘était trop tard pour condamner. Annahj Addimocrati officiellement réclame sous l’application des décisions de la légalité internationale. Seul hic dans l’histoire, c’est que le garant politique de cette légalité, le Conseil de sécurité, n’a rien décidé et n’est pas pressé de le faire. Le slogan devient donc propagandiste en faveur… du droit à l’autonomie. Il est du droit d’Annahj et de ses succursales de me traiter de chauvin, ce n’est pas une insulte, c’est une qualification politique, dans le même état d’esprit je les qualifie d’anti-nationaux, non comme invective mais comme qualification politique.
Je revendique aussi le retour à la motion principielle. Les anciens de l’UNEM savent que les patriotes refusaient tout débat avant de voter une résolution sur la marocanité du Sahara. Il me paraît judicieux aujourd’hui que tout intervenant dans le débat public décline d’abord sa position sur l’intégrité territoriale et sur sa vision de ce pays dans son environnement. Puisque l’Etat n’en fait plus un casus belli, cela n’a aucune retombée judiciaire.
Cependant, le peuple identifiera lui-même les uns et les autres, c’est une mesure de salubrité publique et d’honnêteté vis-à-vis des citoyens. Le front intérieur, largement lézardé par laxisme des uns et des autres, doit redevenir une priorité. Sans vouloir être perfide, il est permis de penser que l’un des résultats de l’affaiblissement de l’Etat en dépouillant les institutions les plus fortes de leurs prérogatives serait l’affaiblissement du Maroc face à l’Algérie et ses pétrodollars. Il se trouve que ceux qui réclament ce dépouillement sont sensibles aux sirènes du séparatisme. Il serait bon que le peuple le sache.

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