Chroniques

Autrement : Israël ou la barbarie féconde

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Toutes les télévisions du monde ont donné à voir ces effroyables images de policiers palestiniens de la bande de Gaza, agonisant dans d’effroyables souffrances après avoir été fauchés par les bombardements de l’armée israélienne. Deux cent cinquante morts pour la seule journée du 27 décembre. Des civils (les policiers ne sont pas des combattants) victimes d’un raid où il s’agissait de tuer massivement, afin de semer la terreur, d’effrayer. Y a-t-il une différence avec les massacres qui ont récemment été perpétrés en Inde par des jeunes gens fanatisés, ou avec les attentats meurtriers qui se déroulent presque quotidiennement en Irak ? La qualification de «crime terroriste» serait-elle réservée aux groupes qui ne sont pas officiellement mandatés par des Etats? Israël prétend agir ainsi pour sa sécurité, en réponse aux attaques dont son espace territorial fait régulièrement l’objet de la part de combattants palestiniens. Mais que produit un pareil massacre? Davantage de haine. Encore plus de désir de détruire Israël. Une rage encore plus grande chez les jeunes Palestiniens qui ne peuvent nourrir aucun autre rêve que celui de se venger. Israël vit dans l’illusion que c’est en terrorisant les populations des Etats voisins, qui lui sont globalement hostiles, qu’il garantira son avenir. Il croit dans la religion de la force. Mais plus l’Etat hébreu agit ainsi, plus il suscite des vocations de combattants, et particulièrement des vocations de kamikazes. Devant les images de civils palestiniens agonisant, ce sont tous les Arabes et les Musulmans du monde entier qui éprouvent des sentiments de colère et des envies de châtier Israël à son tour. Depuis 1948, année de sa création, l’Etat d’Israël est parvenu, de fait, à venir à bout de toutes les menaces qui ont pesé sur son existence. Mais combien de temps cela peut-il encore durer? Les trois cent millions d’humains qui entourent Israël sont des barils de colère. Trois cent millions d’êtres qui n’en peuvent plus de l’humiliation à travers le déni et le mépris que subissent leurs frères palestiniens. Selon Olivier Abel «Le fort devient toujours plus barbare avec le faible, il faut donc armer le faible d’un contre-pouvoir. Pour que la barbarie s’arrête, il faudrait retrouver le sens «épique»: traiter l’ennemi avec équité, avec respect, avec admiration même, comme David épargnant Saül». Gaza, ce terrifiant ghetto où sont enfermés, emmurés, un million et demi d’hommes et de femmes qui s’efforcent de survivre dans une misère insoutenable et cette terrifiante pénurie d’eau potable. Comment imaginer que, dans pareille situation, plusieurs dizaines de milliers de jeunes ne sont pas prêts à combattre jusqu’à la mort? Israël peut tuer deux cents d’entre eux chaque jour, il y en aura toujours autant, et plus encore, qui seront prêts à aller se faire exploser au cœur des quartiers juifs quand l’occasion se présentera. Folie d’Israël qui creuse lui-même sa tombe. Folie d’Israël qui génère la violence dont il se protège. Folie d’Israël qui, à l’époque de la suprématie de l’OLP, a tout fait pour favoriser le développement d’un mouvement islamiste voulu comme concurrent, et qui aujourd’hui fait tout pour le diaboliser. Or quand Israël agit avec barbarie, Israël œuvre pour la gloire de ce Hamas. Dans toute la Palestine d’abord. Dans tout le monde arabo-musulman in fine.

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