Chroniques

Autrement : toujours la souffrance palestinienne

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A l’initiative de plusieurs organisations américaines et européennes de soutien au peuple palestinien, une «Marche pour Gaza» a eu lieu en Egypte, entre le 27 décembre et le 2 janvier. Un événement organisé un an jour pour jour après le lancement de l’offensive militaire israélienne «Plomb durci» contre la bande de Gaza, laquelle fit quelque mille quatre cents morts, essentiellement des civils, des milliers de blessés et des dizaines de milliers de sinistrés.
Cette marche, qui se voulait non-violente, a réuni en Egypte quelque deux mille personnes appartenant à une quarantaine de nationalités. Parmi celles-ci, presque quatre cents Français, dont beaucoup de jeunes Maghrébins. Réclamant la fin du blocus économique imposé par Israël à ce territoire palestinien dirigé par le parti islamiste Hamas, la marche avait pour objectif d’aller à la rencontre de la population de Gaza, en passant par le poste-frontière égypto-palestinien de Rafah. Mais les autorités égyptiennes se sont montrées hostiles à cette initiative, d’autant plus que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou se trouvait au Caire à cette période. Les marcheurs se sont ainsi trouvés bloqués dans la capitale égyptienne et réduits à manifester devant les ambassades de leurs pays d’origine. Au final, seule une centaine d’activistes, dont une majorité d’Américains et quelque dizaines de Français, a pu traverser la frontière et rencontrer les Gazaouis (les citoyens de Gaza), bien encadrés par les militants du Hamas. Parmi ces marcheurs, un groupe de «rabbins pour la paix» a été chaleureusement applaudi.
Un an après l’offensive israélienne, la situation du million et demi de Palestiniens de la bande de Gaza s’avère être de plus en plus tragique. Le strict blocus imposé par Israël, auquel contribue l’Egypte en ouvrant très peu sa frontière et qu’aggravent le silence de l’Europe et les reculades des Etats-Unis, enferme toute cette population dans la misère. Maintenus sous haute surveillance satellitaire, encerclés sur leur territoire de 360 km² par des clôtures de grillages et de barbelés, les habitants ne reçoivent presque aucun produit de première nécessité. Aliments, carburants, médicaments : presque plus rien ne passe, sinon par le biais des centaines de tunnels clandestins creusés à la frontière égyptienne, et grâce à  quelques convois des Nations unies. Secteur vital de l’économie locale, l’agriculture se trouve réduite à néant par la pénurie de matières premières nécessaires aux exploitations agricoles et par les interdictions d’exporter. Les Gazaouis évidemment, ne peuvent plus aller travailler en Israël. Tout un peuple est ainsi puni d’avoir accepté, de plus ou moins bon gré, d’être dirigé par les islamistes du Hamas. Combien de temps encore cette terrible situation va-t-elle se prolonger? On ne peut que le répéter : en réduisant les Palestiniens de Gaza à la misère et à la désespérance, Israël fait une politique suicidaire pour lui-même, et en tout cas entretient une spirale de la mort dont il sera de plus en plus difficile de sortir et qu’il sera impossible d’oublier. S’il est un vœu prioritaire que l’on peut faire pour 2010, c’est bien celui-ci : que soit allégée la souffrance du peuple palestinien.

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