Chroniques

Autrement : Tragédie particulière et compassion universelle

© D.R

La mort tragique de plus de cinquante personnes dans l’incendie d’une usine de matelas de Casablanca a bouleversé le peuple marocain et de nombreuses personnes de par le monde. Grâce au développement prodigieux des moyens de communication ces cinquante dernières années, notre planète est communément appelée «planète village». Un évènement heureux ou malheureux se déroule en un point du globe, et presque aussitôt il est connu aux antipodes.
Ces dernières heures, un nombre incalculable d’hommes et de femmes, en différents lieux de la Terre, se sont senti réellement proches de ceux qui ont péri dans les flammes ainsi que de leurs familles. Pareille situation permet aux êtres humains de percevoir dans les victimes des semblables, des frères et sœurs en humanité  et non pas des êtres lointains, différents d’eux par l’histoire, la culture, la religion, etc. Les identités particulières des uns et des autres s’effacent soudain au bénéfice d’une conscience universelle: celle d’appartenir avec tous les autres hommes à la même condition humaine. Le tragique ouvre à l’universel ! A la place les «identités meurtières» dénoncées par l’écrivain libanais Amin Maalouf, l’appartenance fondamentale à une seule humanité!
Un tragique identifiable où chacun est capable de concevoir ce qui a pu se passer et de se mettre à la place de ceux qui ont péri ou qui souffrent du drame d’une manière ou d’une autre. Remarquons que les opinions publiques ne réagissent pas de manière identique selon les circonstances et les dimensions des tragédies qui surgissent régulièrement. Ainsi, tous les jours nous sont rapportés des récits de massacres ou de catastrophes plus ou moins «naturelles»: des centaines de morts chaque semaine en Irak, des millions de personnes en train de mourir de la faim dans près de quarante pays de la planète… Seulement, ces tragédies paraissent souvent bien difficiles à saisir, ou encore trop énormes.
Des milliers, voire des millions de personnes qui meurent, cela finit par apparaître comme une abstraction. Mais une situation où cinquante ou soixante travailleurs périssent dans l’incendie d’une usine, rapproche d’expériences que chacun connaît. J’aurais pu (ou un des miens aurait pu) être l’un d’eux! Il faut se réjouir de cette capacité à faire preuve de compassion dont se montre capable la plupart des humains. La compassion universelle, de fait, est le seul avenir possible de l’humanité. Dans un monde de plus en plus interdépendant, personne ne peut plus prétendre pouvoir faire son bonheur en dehors du bonheur ou du malheur des autres.
L’ensemble de l’humanité est désormais confronté à des problèmes qui n’épargnent aucun: l’épuisement des ressources naturelles, la crise de l’environnement qui menace l’air, l’eau, les arbres, les espèces animales, etc. Nous sommes, dès lors, tous appelés à nous serrer les coudes, sinon nous disparaîtrons tous.

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