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Cadrage : Cherchez l’argent

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Avoir un système efficace de détection des opérations de blanchiment d’argent est la meilleure façon de combattre le crime dans toutes ses filières. Car, toute action criminelle, quelle que soit sa nature a un aspect financier. En ce début du troisième millénaire, « cherchez l’argent » serait le véritable principe à adopter au moment de lutter contre les structures criminelles. Du terrorisme au trafic de drogue en passant par la prostitution ou l’immigration clandestine, toutes les filières criminelles tournent autour de l’argent. Même l’intégrisme radical qui engendra le terrorisme style Al Qaïda, il est le fruit d’un système qui s’est développé autour d’une trame financière internationale tissée par le fameux Oussama Ben Laden. Le trafic de drogue, la corruption, le proxénétisme ou l’immigration clandestine sont des activités qui engendrent des sommes d’argent colossales. Toutes ces activités ont donc besoin de laver l’argent qu’elles produisent d’où la nécessité d’un meilleur contrôle des circuits financiers capable de détecter toute transaction douteuse et d’enquêter immédiatement et efficacement sur toutes les parties ayant une relation de près ou de loin avec elle. Détecter un virement ou un dépôt douteux d’une importante somme d’argent au nom d’un extrémiste permet de sonner l’alarme quant à son utilisation future. De même que les placements effectués par des barons de la drogue peuvent renseigner sur l’identité de ses associés ou être un indice sur le fait qu’il ait effectué une opération tout récemment. Au Maroc, ce système de détection et de contrôle est quasi-absent. Aucun organisme étatique n’est spécialement investi de la mission d’observer, détecter et d’enquêter sur les transactions financières douteuses. Chaque jour, des milliers d’opérations d’origine illicite sont effectuées à travers le royaume sans qu’aucune véritable et efficace vérification de leurs sources et leurs destinations ne soit effectuée. De l’argent noir qui circule donc dans les réseaux bancaires sans provoquer de réaction de la part des autorités policières alors, qu’à chaque étape de sa circulation, cet argent acquiert à chaque fois plus de légitimité et ses origines se perdent et deviennent de moins en moins détectables. Cela, au niveau des opérations bancaires évidemment. Mais, au-delà des banques, il y a lieu de mentionner qu’au Maroc, il est toujours possible d’effectuer des opérations commerciales d’une valeur de plusieurs centaines de millions de centimes sans avoir passer par les banques. Payer un appartement de trois millions de DH, par exemple, est une opération qui peut s’effectuer en liquide. D’ailleurs, comment un jeune de moins de trente ans comme le fameux Mounir Erramache a-t-il pu passer inaperçu alors qu’il avait des sommes astronomiques dans ses comptes bancaires et grand patrimoine immobilier ? Cette question devrait inciter les autorités à réfléchir à la création, à l’instar d’autres pays, d’un organisme spécialisé dans l’observation et le contrôle de la circulation de l’argent dans notre pays.

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