Chroniques

Café Politis sur les traces de «Toumliline»

© D.R

Partout dans le monde, des idéologies extrémistes et radicales se répandent sur le terreau de la pauvreté et de l’ignorance, prônent des visions totalitaires des sociétés humaines et recourent à la violence systématique et physique pour contraindre les récalcitrants. Partout dans le monde, dans le monde arabo-musulman et au Maroc comme ailleurs, le vivre-ensemble de personnes d’opinions et de convictions différentes est mis en péril.

Mais partout, également, des gouvernements, des Etats et des sociétés civiles se mobilisent pour défendre des sociétés plurielles et démocratiques.

Le projet «Réinventer Toumliline» se veut une part de ce mouvement de résistance face à l’intolérance, par la défense de valeurs universelles, de production de discours ainsi que de transmission de ces valeurs aux nouvelles générations afin de lutter contre leur embrigadement. Toumliline, «les pierres blanches» en berbère, est situé dans l’anti-Atlas marocain, près de la petite ville d’Azrou.

Un monastère chrétien, bénédictin, y fut édifié en 1952, sous le protectorat français. A l’Indépendance, les moines furent autorisés à y rester en raison de leur démarche de dialogue, d’accueil et de fraternité à l’égard des autorités marocaines et de la population. De 1956 à 1968, le monastère devint le lieu de «Rencontres Internationales» qui rassemblaient pour débattre des personnes venues d’Afrique, du monde arabe, d’Asie et d’Europe et d’Amérique du Nord, de toutes confessions et des laïcs, et de toutes opinions politiques. Disposer d’espaces de dialogue est une impérieuse nécessité où la confrontation des opinions fonde et renforce les pratiques démocratiques et la citoyenneté active et ouverte.

J’ai eu le plaisir de participer ce samedi à Rabat à la rencontre organisée par la Fondation «Mémoires pour l’avenir» dont l’objectif était de mettre en valeur les espaces d’échange et de dialogue qui se sont créés ces dernières années au Maroc et qui lui ont permis de produire du sens et de l’analyse critique en même temps qu’il avançait dans la voie de la réforme et du développement.

J’ai ainsi pu expliquer la naissance et la philosophie du Café Politis : «Au Maroc, comme dans bien des pays, le fossé n’a cessé de se creuser entre la population – en particulier la jeunesse– et la classe politique, les décideurs. L’idée du «Café Politis» est née de ce constat, dans l’esprit des membres de l’association Marocains Pluriels. Il s’agit d’y inviter – dans un cadre familier, convivial et d’expression libre – des hommes et des femmes en lien avec l’Engagement, la Vie de la Cité, la Citoyenneté, le Militantisme, la Politique… et instaurer un dialogue fructueux avec les jeunes afin de susciter leur adhésion à l’idée d’engagement, de participation, d’adhésion à la gestion de la chose publique. Attirer la jeunesse, la sensibiliser, l’intéresser, la convaincre de la nécessité de s’impliquer, par le dialogue, composent l’un des axes principaux du Café Politis : l’exemple de l’édition consacrée aux «Trois religions du Livre au Maroc» m’a permis de montrer que –modestement – le Café Politis mettait ses pas dans ceux de l’illustre Toumliline…

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