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Carnets parisiens

Shakir Al Abssi. Dorénavant, l’actualité épileptique du Moyen-Orient va devoir compter avec le nom de Shakir Al Abssi. Alors que jusqu’aux affrontements meurtriers entre l’armée libanaise et les militants de cette nouvelle organisation «Fatah Al Islam» autour des camps palestiniens du Nord Liban de ces derniers jours, il n’était connu que des services de renseignement de la région et de quelques journalistes avertis, le voilà propulsé représentant palestinien attitré de Ossama Ben Laden et de son tentaculaire réseau Al Qaïda. On lui attribue la participation active aux côtés du Jordanien Abou Moussab Zarqawi à l’assassinat, à Amman, le 28 octobre 2002 du diplomate américain Laurence Foley.

L’apparition d’un homme au profil de Shakir Al Abssi est une bénédiction pour tous ceux qui depuis longtemps cherchaient désespérément à établir un lien organique entre la lutte légitime des Palestiniens pour leurs droits et les desseins de recomposition violente de la région par Al Qaïda. Sans compter que son récent passage dans les prisons syriennes et sa subite libération sont utilisés par les détracteurs de Damas comme la preuve concrète de l’implication du régime syrien dans la déstabilisation du Liban.

Jean-Marie Colombani. Shakir Al Abssi continuera donc à faire les gros titres de l’actualité. Ces mêmes titres que n’écrira plus Jean-Marie Colombani à la Une du grand journal du soir parisien «Le Monde», puisqu’il vient d’être désavoué par sa rédaction et débarqué de son poste. La raison principale est économique. Il est reproché à JMC de s’être dispersé dans des investissements hasardeux au point de cumuler les déficits du groupe. L’an dernier, les pertes se sont élevées à 14,3 millions d’euros, après 27,9 millions en 2005. Le groupe a accumulé 146 millions d’euros de pertes en six ans. Cruelle ironie de l’histoire, c’est au moment où Nicolas Sarkozy, pour qui le journal «Le Monde» a fait les yeux les plus doux et tressé les lauriers les plus luisants, accède à l’Elysée, que Jean-Marie Colombani est obligé de quitter son trône de «Roi du Monde». Mais gageons qu’un patron de presse qui su flairer l’air du temps sarkozien et y inscrire, contre vents et marées, les choix de son journal avec un bonheur éditorial incontestable, ne saura pas rester longtemps inactif avec un locataire à L’Elysée qui voue une passion possessive, carnivore, pour tous les hommes de presse.

Lee Tamahori. Quelles que soient ses futures fonctions, Jean-Marie Colombani aura plus de temps pour aller au cinéma et peut-être, voir le dernier film du réalisateur néozélandais Lee Tamahori «Next», avec Nicolas Cage et Julianne Moore. Le film raconte l’histoire d’un homme, N.Cage, doté d’un talent rare de voir l’avenir sur un temps estimé à deux minutes que les services de sécurité emmenés par J. Moore, tentent d’instrumentaliser pour déjouer un attentat nucléaire contre les USA. Le film aurait été un bon film d’action digne d’un John Woo, devenu maitre du genre, s’il ne présentait pas une particularité inédite : les méchants dans ce film sont et parlent français. C’est à se demander si la période du méchant dans l’imaginaire américain avec une barbe hirsute, un accent arabe à couper au couteau est en train de finir. En tout cas la vague du «French Bashing» est passée par là…  avec, semble-t-il, beaucoup de dégâts.

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