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Ces maux qui nous déchirent…

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Face à nos problèmes il y a ceux qui dénoncent, protestent ou manifestent et il en faut, mais nous ne sommes pas dans un contexte où s’insurger se suffit à soi-même, recenser nos maux  en spectateur n’est pas la solution, il est nécessaire aujourd’hui de proposer –de trouver– des solutions !

En 16 années le Maroc a changé, beaucoup changé ! Le développement économique, l’évolution de nos infrastructures, notre place sur la scène internationale… sont autant d’avancées incontestables, petit à petit une classe moyenne émerge et tant bien que mal les femmes et les jeunes se frayent un chemin au milieu des obstacles et des faux tabous qui encombrent notre évolution.

Paradoxalement c’est sur le plan sociétal que nous trébuchons : les libertés individuelles continuent à être vécues comme synonymes de débauche, le rejet de l’Autre a rarement été aussi fort, le racisme tente de nous gangréner, l’exclusion sociale et/ou territoriale est l’une des plus grandes entraves au vivre-ensemble et le risque de ghettoïsation urbaine est palpable.

Face à nos problèmes il y a ceux qui dénoncent, protestent ou manifestent et il en faut, mais nous ne sommes pas dans un contexte où s’insurger se suffit à soi-même, recenser nos maux  en spectateur n’est pas la solution, il est nécessaire aujourd’hui de proposer –de trouver– des solutions !
En un mot, il est urgent d’agir ! Or les acteurs de terrain ne sont pas aussi nombreux qu’on le pense et hélas innombrables sont ceux qui pensent que publier un post sur Facebook  est suffisant. Or si cela est nécessaire – le poids des réseaux sociaux a un réel pouvoir déclencheur – c’est sur le terrain, au plus proche de notre population, que «ça se passe».

La classe politique semble pour l’instant déconnectée de cette réalité, obnubilée qu’elle est par elle-même, pourtant le pire n’est jamais sûr et des signes de ressaisissement se font jour : la Gauche porteuse d’espoir, de perspectives, d’avancées, si elle parvient à renaître peut s’attaquer de front à ces maux qui – pour l’instant– ne trouvent face à eux que le Souverain et la société civile. La place de la femme, la lutte contre la relégation de toute une partie de notre jeunesse, le combat contre le racisme, contre la radicalisation, pour les libertés, pour l’accès au savoir, à la culture…  sont portés par le mouvement associatif, pour autant si les politiques ne se saisissent pas eux aussi de ces maux – eux qui ont le pouvoir de légiférer – alors c’est tout notre tissu social qui court le risque de se déchirer.

Retisser du lien, redonner du sens, rallumer les lumières, redéfinir les valeurs, les repères sont des priorités : la radicalisation qui touche un trop grand nombre de nos jeunes n’est pas seulement cet  extrémisme violent qui tue aveuglément, c’est aussi la drogue, la délinquance, le suicide, le hooliganisme, l’immigration clandestine… tout ce qui est fait de haine, de violence, de rejet.

Il nous faut aussi faire notre introspection, jusqu’à quand délaisserons-nous l’indispensable travail à faire sur les mentalités ? Notre Roi est en train d’ouvrir notre pays sur d’autres alliances, d’autres marchés, de nous positionner sur la scène internationale de façon intelligente et plurielle… il nous faut – quant à nous – en interne, agir pour ouvrir les esprits, faire évoluer les mentalités,  nous débarrasser des faux tabous et nous concentrer sur les vraies valeurs… au risque, si nous n’agissons pas, de rater le train du développement !

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