Chroniques

Conflit de générations

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Le thème du Café Politis de jeudi dernier était «La participation des jeunes à la prise de décision politique». Pour en parler Ahmed Reda Chami, ancien ministre et député USFP de Fès – M’Barka Bouaida, jeune parlementaire RNI- Reda El Ourouba, jeune blogueur d’influence- et Mehdi Derraz, étudiant à HEM. Signe très réconfortant le public était très nombreux et jamais les jeunes n’étaient venus en si grand nombre. D’ailleurs l’heure et demie consacrée au débat ayant été insuffisante, il a été convenu de consacrer une prochaine édition à ce sujet. La réflexion de la participante Touria Zehaichi a particulièrement retenu mon attention, elle disait : «En fait, la jeune garde des partis voudrait instaurer une autre approche de la politique : «une politique de proximité», établir des canaux de communication avec les citoyens. Ils se retrouvent ainsi à batailler sur deux fronts, l’un interne avec la vieille garde (appelée les dinosaures) qui reste accrochée à des préceptes anachroniques; et l’autre externe qui vise essentiellement à réconcilier les citoyens avec la politique, qui a été à ce jour assez élitiste, occultée et inaccessible». Très sincèrement l’une des clés de la rénovation de notre façon de faire de la politique et le renouvellement de notre classe politique est ici bien résumé. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, comment aujourd’hui combler le fossé qui existe entre les citoyens –et particulièrement les jeunes- et la politique, si ce n’est en opérant une révolution dans les mentalités et les pratiques des politiques ? Or convenons-en pour toute une partie de ces «responsables» politiques cela relève de l’impossible, élevés au biberon du clientélisme, de la corruption des esprits, du mépris des citoyens il n’est même pas envisageable d’espérer une évolution. Pour eux la politique se résume à l’achat de voix, aux méchouis et aux spectacles de «chikhates» organisés comme un «investissement sur élections»… De cela la majorité des jeunes, conscients de la valeur de leur vote, ne veulent plus et il est indispensable qu’ils trouvent –en face d’eux- des hommes et des femmes politiques en rupture avec ces pratiques d’un autre âge. Qu’on le veuille ou non le remède passe bel et bien par l’émergence d’une nouvelle génération de politiques et donc de jeunes, formés au dialogue, au respect du citoyen, à la proximité, à la démocratie participative ! Et c’est effectivement là que nous pouvons parler de «conflit générationnel». Il faut aider ces jeunes investis en politique, les pousser, leur donner la force et pour cela il nous faut, nous autres citoyens, voter pour eux ! Bien sûr nous prenons le risque qu’au sein de ces nouvelles générations se tapissent des profils «à l’ancienne» plus intéressés à se servir qu’à servir, mais peu importe il faut prendre ce risque et porter ces jeunes au pouvoir au sein de leurs partis et lors des élections. Il serait suicidaire de les laisser se battre, seuls, sur deux fronts comme le souligne Touria Zehaichi ! Si l’adage qui dit que nous avons les élus que nous méritons a un sens, alors notre responsabilité est grande !

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