Chroniques

Cultivons l’inclusion

© D.R

Je voudrais aujourd’hui reprendre dans ma chronique des extraits du billet du jeune nouvelliste Amine Lagssir, qu’il a lu jeudi dernier lors de notre Café Politis sur «La culture contre l’exclusion». Et puisque dorénavant dans cette nouvelle formule du Café Politis il s’agit aussi de formuler des propositions, voici la première d’entre elles :

L’inclusion dans le débat d’abord : La culture en général et les arts en particulier ont longtemps honoré cette belle tradition de lever le voile sur les non-dits de la société. Par obligation citoyenne, les artistes ont ce devoir de parler des sans-voix, d’être au final les voix de ceux qui n’en ont pas. Parce que la culture a depuis toujours tendu à lever l’omerta sur les écarts inégalitaires de la société et que l’exclusion est de loin la forme la plus abjecte d’inégalité, puisqu’elle marginalise une tranche de la société, la met à la touche, les intellectuels et artistes de notre pays doivent honorer cette longue lignée d’artistes lampe torche….

Cultiver l’inclusion existante ensuite : La culture n’est pas la boîte de réclamations de la société. Il ne peut pas y avoir que de la dénonciation dans notre production culturelle, ça donne des peuples qui se plaignent tout le temps. Et ça, vous en conviendrez, on y est déjà, sans culture pour aider. La culture est aussi le portrait-robot de nos aspirations, de nos rêves, d’individus ou de groupes. Elle est aussi la célébration de ce que nous, en tant que peuple et en tant que nation, avons accompli.

La culture doit donc aussi prendre à bras-le-corps ces manifestations de notre triomphe populaire. Et en matière d’inclusion, nous en avons réussi des choses. Il faut donc promouvoir ces moments de cohésion historiques, ces réussites individuelles improbables, ces faits où les barrières sociales sont tombées… Il est là, le pouvoir de la culture, de l’art et du divertissement, devenir le gouvernail d’une communauté, d’une nation, d’une civilisation !

Formuler avec beauté ce dont les gens vont rêver. Enfin, réussir l’inclusion par la culture. Afin d’y parvenir, nous devons réapprendre aux Marocains à consommer de la culture. Justement, puiser dans les budgets de l’éducation nationale et financer une initiative nationale pour la culture étudiante : l’éducation culturelle et artistique deviendrait une matière obligatoire et chaque élève pourrait choisir sa discipline. Les établissements scolaires financeraient l’encadrement, la préparation et la production d’œuvres culturelles.

Dans les petites villes, chaque établissement pourrait se spécialiser dans une discipline et accueillir tous les apprenants de la ville qui en sont intéressés. Les communes mettraient à disposition des lieux d’exposition, de projections ou de performance, tandis que l’expression littéraire pourrait être transmise en ligne.

Les différentes œuvres se vendraient à des prix allant de 5 à 7 DH, l’entrée ou l’unité. Ce n’est pas ce qui fera de notre culture une industrie certes, mais c’est peut-être ce qui amènera à la découverte de plusieurs artistes. Et au final, c’est ce qu’on voudrait accomplir. Que la culture aide à trouver les talents oubliés de ce pays.

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