Chroniques

De toutes les couleurs : Couleurs du Maroc

© D.R

Une lumière très différente de celle d’ailleurs. On a parfois l’impression que les rayons vibrent !
Généralement, cet agréable sentiment disparaît dès que l’on rencontre la première moustache au volant d’un taxi aux tarifs de jet privé…  puis l’on oublie et l’on revoit les magnifiques couleurs du pays.
Matisse qui visita le Maroc entre 1913 et 1914 a été ébloui par la nouveauté que ce pays représentait pour lui. Il a beaucoup apprécié, et parlé de sa lumière, et c’est vrai qu’il n’en a pas fait grand-chose puisqu’il se dirigeait déjà vers le fauvisme. Mais les couleurs du Maroc lui ont donné l’occasion d’essayer de nouvelles choses dans un nouvel endroit. Avant lui, vers 1832, Delacroix dégustait déjà cette lumière particulière. C’était juste au début de ce qu’on allait appeler «orientalisme».
Il m’arrive souvent d’essayer d’imaginer l’enchantement de ces nombreux artistes qui ont choisi le Maroc comme source d’inspiration. J’essaie aussi d’imaginer l’enthousiasme et la magie qu’ils ont dû ressentir en découvrant cette lumière et ces couleurs si différentes de celles qu’ils connaissaient en Europe ou en Amérique!
Je me demande si Majorelle, apparemment venu vivre à Marrakech, vers 1919, à cause de quelques problèmes de santé, aurait osé peindre sa demeure de bleu et jaune s’il était resté en France ! Une maison essentiellement bleue, entourée de jardins verts, presque sans transition… Il fallait oser. Il l’a fait, et le résultat est surprenant! Chez les Anglophones, on pense que le vert et le bleu ne vont pas ensemble: «blue and green should not be seen without another colour in between». Ce qui pourrait se traduire par «le bleu et le vert devraient être séparés d’une autre couleur»
Bien sûr, les autres pays ont d’autres couleurs qui leur sont bien spécifiques. J’en arrive à associer une ou plusieurs couleurs à chaque endroit, bien que le soleil soit le même pour tout le monde.
La lumière du soleil est dite blanche, c’est-à-dire que son spectre contient toutes les couleurs possibles et imaginables (il y a quelques exceptions pour les physiciens). Ce qui change c’est le, ou les objets sur lesquels cette lumière tombe, ainsi que l’angle d’inclinaison de la lumière par rapport aux objets. Ce qui explique, en partie, ces différences de couleurs.
Il existe une grande différence entre la couleur de la lumière et celle de la matière sur laquelle celle-ci se réfléchit. La terre rouge, orange, ocre ou jaune du Maroc ne réfléchit pas les mêmes couleurs que celle, certes beaucoup plus fertile, mais «brun foncé» ou noire d’Europe ou d’ailleurs. Un sujet très excitant qui mériterait une sérieuse discussion.

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