Chroniques

De toutes les couleurs : la recherche de l’immortalité

© D.R

Certains se contenteraient bien d’un peu de notoriété, histoire de faire remarquer qu’ils existent. D’autres veulent la célébrité et la richesse comme Picasso qui comparait la célébrité à la vente, au gain et à la richesse. Ceux-là ne se contentent pas d’être remarqués, ils veulent que leur absence soit regrettée. Et si une minorité de gens trouvent la célébrité par accident ou par chance, beaucoup de ceux qui y arrivent n’y parviennent qu’à force de travail, de volonté et de détermination. Il existe aussi une espèce d’humains pour qui la notoriété et la célébrité ne suffisent pas. Une espèce qui n’exige rien de moins que l’immortalité! Je viens de finir de lire un livre sur Dali. En fait, c’était un récit d’aveux « inavouables » de Salvador Dali, présenté en 1973 par André Parinaud. On y comprend que ce dernier avait décidé, très jeune, d’atteindre une renommée planétaire. Plus tard, il était décidé à mériter la gloire immortelle du génie que l’on regrette des siècles après sa mort. Il avait même cherché à être conservé d’une manière ou d’une autre pour être réveillé quelques siècles plus tard et éclabousser les futurs humains de son génie… « Le plus grand faible des hommes, c’est l’amour qu’ils ont de la vie», disait Molière. Nous sommes assoiffés de jeunesse éternelle et nous aimons tellement la vie que nous rêvons de continuer de vivre même après la mort, en quelque sorte. Mais la grande difficulté consiste d’abord à gagner la reconnaissance, ensuite à la maintenir pendant qu’on est encore vivant, et finalement de trouver le moyen de la conserver après la mort! En effet, le danger dans la notoriété et la célébrité est que l’on peut véhiculer une image qui ne correspond pas exactement à ce que l’on est réellement. On doit alors «naviguer» entre réalité et image, se prêter à autrui et ne se donner qu’à soi-même. Et si l’image est plus forte que la réalité, on risque de s’y perdre. Il y a un dicton qui dit que les gens font tout pour être reconnus par tous et dès qu’ils le sont effectivement, ils font tout pour se cacher derrière des lunettes noires. Atteindre la célébrité sans se connaître, c’est lui permettre de décider qui l’on est. Il s’agit donc, peut-être, de mesurer le degré de reconnaissance qu’on atteint et le comparer à toute l’énergie dépensée pour y arriver car on pourrait être déçu, surtout si cette reconnaissance s’avérait faible ou éphémère… En 1968, Andy Warhol a dit que dans le futur, chacun aurait l’occasion d’être célèbre dans le monde entier durant quinze minutes. Aujourd’hui, vu l’engouement des gens pour les pages web et les divers moyens de se faire connaître sur Internet, on se rend compte que Andy Warhol avait raison, sauf qu’au lieu de dire quinze minutes, il aurait dû dire quinze mégabits.

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