Chroniques

De toutes les couleurs : l’art de l’Islam

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Parallèlement à son développement économique plutôt impressionnant, on s’attendait à ce que l’art chinois aille dans le même sens. Un grand nombre de collectionneurs attendaient avec impatience l’émergence d’un art typiquement chinois, mais les artistes locaux ont apparemment opté plutôt pour l’art occidental, ce qui est considéré par beaucoup de spécialistes comme un échec. Un océan plus loin, l’Amérique latine a réussi à faire les bons choix pour que sa production artistique soit typiquement latino-américaine. Les artistes de ce sous-continent ont su puiser dans un patrimoine culturel et historique extrêmement riche pour produire un art qui leur est propre. Alors, qu’en est-il de l’art de l’Islam? Remarquez d’abord qu’on préfère, aujourd’hui, parler d’art d’Islam plutôt que d’art islamique pour éviter l’amalgame entre l’Islam en tant que civilisation et l’Islam religion. Depuis le milieu du VIIIème siècle, l’art de l’Islam s’est développé sous diverses formes : architecture, littérature et arts visuels, en privilégiant les aspects décoration, géométrie et couleur, ainsi qu’une mise en valeur particulière de la calligraphie. Cette dernière, aspect très important de la langue arabe, s’est beaucoup développée dans les manuscrits et dans la décoration architecturale. Évitant généralement la représentation, il n’existe pratiquement pas d’art de la sculpture, mais le travail de l’ivoire ou du métal, a fréquemment atteint une grande perfection technique. Se sont aussi développés la céramique, le travail du verre, du bois, des textiles ainsi que l’arabesque, les miniatures indiennes ou persanes (après les invasions mongoles), et l’art du tapis, sans oublier les manuscrits enluminés qui sont devenus importants et un art très respecté. C’est donc une culture millénaire qui, entre le VIIème et le XIXème siècle, a produit des merveilles que le monde entier a pu apprécier. Une civilisation qui a englobé des populations de trois continents, allant de l’Espagne jusqu’aux îles d’Indonésie, en passant par l’Inde. Et malgré son étendue géographique et la grande diversité des formes et des décors, selon les régions et les époques, l’art y était produit dans une certaine unité stylistique, avec des principes, des designs et des thèmes communs. Aujourd’hui, l’art d’Islam a l’air de se développer de manière irrégulière selon les pays qui font, ou qui ont fait, partie de cette culture. Au Maroc, par exemple, je trouve que la production artistique est extrêmement influencée par la culture occidentale. Cela se comprend et s’explique facilement par la proximité géographique. Mais pour ne pas vivre l’expérience de l’art chinois, l’apport des artistes de la culture islamique sera déterminant car comme on dit «Chaque culture est définie par ses artistes». Rappelons-nous que l’art de l’Islam représente une source quasiment inépuisable pour l’artiste qui sait s’en inspirer.

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