Chroniques

De toutes les couleurs : l’art rupestre

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Pour les appellations, sachez qu’on parle d’art rupestre lié au rocher, d’art pariétal relatif aux parois des grottes et d’art paléolithique pour la pierre ancienne. Évidemment, nos ancêtres ont dû aussi utiliser des matériaux organiques plus fragiles et qui ont disparu. Les premiers artistes ont pratiqué, il y a des milliers d’années déjà, la peinture, la gravure et la sculpture sous deux formes: art portable et art stationnaire. En termes d’art portable, on a découvert dernièrement au Maroc des parures corporelles datant d’environ 82.500 ans! Mais il en existe au Proche-Orient qui remonteraient à 100.000 ans. Ces parures étaient à base de coquillage, d’os ou d’ivoire. Quant à l’art stationnaire, les toutes premières manifestations artistiques connues remontent à environ 40.000 ans. Dans les grottes du Sud-ouesteuropéen, l’art pariétal s’exprime au fond des cavernes sombres alors que dans le reste du monde c’est surtout en plein air. Dans les fameuses grottes de Lascaux découvertes en 1940 par exemple, les peintures étaient faites de divers minéraux, d’os brûlés, de charbon, mais aussi de mélange d’eau, de sève ou de sang et de gras animal. Les humains de ces temps là semblaient être essentiellement concernés par la nourriture et la fertilité, mais leur thème dominant était l’animal. On associe leur art à des croyances, des rituels sacrés, des mythes ou des rêves. Dans la majorité des sites, on trouve des représentations de chevaux, cerfs et aurochs, mais aussi d’humains et de signes géométriques. Ces derniers incarnent une nouvelle expérience humaine : l’apparition de la pensée abstraite! Aujourd’hui, lorsqu’on évoque l’art paléolithique on pense aux célèbres sites européens tels que Lascaux ou Altamira. Cependant, ces sites ne constituent qu’une minuscule partie de l’art rupestre mondial. On connaît environ 350 grottes ornées, principalement en France et en Espagne mais il existe des dizaines de milliers de sites en Afrique, principalement dans les deux  zones désertiques du nord et du sud du continent. Remarquez que plusieurs sites européens ont été découverts grâce à de gros travaux d’infrastructure (tunnels, voies ferrées, autoroutes…) A mon avis, le Maroc qui entame à peine l’ère des grands travaux, est loin d’avoir livré la totalité de ses richesses en art rupestre. De vastes zones de l’immense Sahara restent encore inexplorées. L’art rupestre marocain connu s’étale de Figuig à l’embouchure d’oued Draa le long des chaînes du Saghro, du Siroua, du Bani, de l’Anti-Atlas et au Sahara. Malheureusement, depuis quelques années, certains trésors de l’art rupestre marocain (comme dans la région de Tafraout, par exemple) sont sujets à du vandalisme. Des visiteurs marquent des niaiseries à côté et au dessus de ces trésors de l’humanité sans que personne ne les dérange !

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