Chroniques

De toutes les couleurs : L’intelligence créative

© D.R

Et si vous êtes mathématicien ou physicien de haut niveau, on vous considère comme particulièrement intelligent. C’est Einstein, le théoricien de la physique qui est devenu le symbole de l’intelligence et non pas des génies comme Picasso, Gandhi, Mozart ou encore Ibn Khaldoun, le père de la sociologie. Et pourquoi pas Muhammad Ali Clay ? Oui, le boxeur dyslexique. Un personnage très intelligent. N’a-t-il pas battu des mastodontes, trois fois plus musclés grâce à son intelligence ? N’a-t-il pas révolutionné les rapports entre sport et média ?
J’ai l’impression que l’on confond souvent l’intelligence d’un individu avec sa capacité à jongler avec les abstractions.
Mon penchant naturel pour le nomadisme m’a permis de rencontrer des gens de toutes les couleurs, de toutes les races, et de toutes sortes d’intelligences. Des gens normaux mais aussi des génies et des légumes, des anges et des crapules, des gens doués en philosophie et d’autres en business, des gens doués dans l’art de la bienfaisance et d’autres dans celui de détourner l’argent public.
J’ai la ferme conviction qu’il n’y a pas une, mais des dizaines d’intelligences différentes.
Quand j’étais lycéen, j’ai fait une rencontre qui a changé ma perception de ce phénomène. J’ai rencontré un fellah (paysan) analphabète, capable de résoudre mentalement des équations du second degré. C’était toujours des problèmes de nombres de vaches et de poules mais il fallait que je fasse appel à tout l’arsenal mathématique dont je disposais à l’époque pour vérifier ses résultats. Un homme à la fois analphabète et doué d’une intelligence inouie.
Je pense que dans notre passion qui est l’art, il y a une autre sorte d’intelligence : celle de créer des formes, des couleurs, des mouvements ou des sons, à partir de rien. Cette capacité qui n’est pas donnée à tout le monde, pourrait être qualifiée d’intelligence créative.
Comme dans tous les domaines de la vie, il existe dans l’art aussi des degrés plus ou moins élevés d’intelligence. Alors que certains artistes doivent se creuser les méninges ou «attendre l’inspiration» pour créer, d’autres y arrivent avec une facilité qui met mal à l’aise.
J’espère que les neurobiologistes me pardonneront cette petite analyse, simple, subjective et peu précise du non-spécialiste que je suis. Je crois que, plus on travaille, plus on crée de connexions entre les cellules nerveuses et donc l’on devient de plus en plus intelligent dans son domaine de travail. C’est une histoire de neurones et de connextions entre-eux. L’intérêt et le travail inlassable stimulent, et renforcent l’intelligence. La créativité est donc probablement un autre type d’intelligence qui a été stimulé, nourri, et entretenu durant de nombreuses années pour donner naissance à cette apparente facilité. Il n’y a pas de mystère : il faut travailler !

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