Chroniques

De toutes les couleurs : un «bug» au musée d’Ottawa

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En le visitant, on s’attend à tout voir, surtout quand on apprend qu’il comprend une section dédiée à l’art international. Seulement voilà, si les visiteurs d’autres pays semblent sereins, il y a de quoi sérieusement troubler le visiteur venant de pays comme le Maroc! En effet, on n’y trouve pas la moindre trace d’art africain, ni arabe, ni islamique! Au premier étage, de vastes salles réservées à l’art canadien regroupent d’anciennes œuvres d’art autochtone ainsi que des peintures et des sculptures des années 1970. Deux autres salles mettent l’accent sur l’art québécois. On y trouve aussi une des plus importantes collections d’œuvres d’art réalisées par les artistes du fameux groupe des sept. Au deuxième étage, les salles réservées à l’art international regroupent des peintures, des sculptures et des œuvres d’art décoratif. On y trouve d’anciennes œuvres telles que celles de Simone Martini (1284 -1344) et de Lucas Cranach l’aîné (1472 – 1553), ainsi que des œuvres d’illustres maîtres tels que Rubens, El Greco, Rembrandt ou Poussin. Quant aux moins vieilles œuvres, on y reconnaît celles de Daumier, Rousseau, Boudin, Pissarro, Monet, Degas, Cézanne, Gauguin, Klimt, Turner, Nicholson, Nash, Bacon, Gorky, Calder, Pollock et bien d’autres. Les principaux courants européens y sont représentés, le fauvisme de Vlaminck, Derain, et Van Dongen, le cubisme de Picasso et Braque, le futurisme de Severini et d’Epstein, l’art anti figuratif radical de Duchamp, de Lissitzky et de Mondrian et le surréalisme de Dali et Magritte. Côté art contemporain, le grand espace d’exposition réunit une variété d’installations thématiques, monographiques et parfois chronologiques. Au milieu de cet océan d’art européen, se trouve une salle minuscule dédiée à l’art asiatique, dans laquelle se côtoient quelques œuvres d’art provenant d’Inde, du Tibet et de la Chine. Mais le grand « bug » est l’absence totale d’œuvres arabo-islamiques et africaines. Un sentiment d’injustice envahit les visiteurs de ces pays-là. Puis en posant la question aux responsables, on se rend compte que la collection du musée est basée essentiellement sur des dons. Autrement dit, si on veut que l’art afro-arabo-islamique soit représenté, il faudrait que ces pays-là aient la volonté d’être représentés en faisant des dons au musée, «On n’est jamais si bien servi que par soi-même». Le Maroc pourrait peut-être prendre les devants et représenter à la fois l’Afrique, les pays arabes et les pays islamiques en proposant une collection d’œuvres de son choix. Après tout, remplir une petite salle du musée d’œuvres arabes, islamiques, amazighes et africaines ne coûte pas grand-chose au niveau d’une nation. Mais les retombées économiques, les bénéfices au niveau culturel et en termes de prestige sont énormes.

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