Chroniques

Essaouira : Bayt Dakira, le symbole !

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J’aime Bayt Dakira dont je ressors apaisé, ressourcé, empli de spiritualité à chaque fois que je m’y rends, et je voudrais ici faire part de ma sincère admiration pour toutes celles et tous ceux qui contre vents et marées (et croyez moi il en faut de la ténacité) ont fait de ce Centre un lieu unique, qui déjà ajoute à la renommée d’Essaouira bien sûr mais aussi du Royaume tout entier.

Ma Tribune de cette semaine va revêtir un ton plus personnel car en fait c’est un témoignage que je voudrais vous faire partager et à travers lui aborder tous ces sujets qui m’animent: le vivre-ensemble, la jeunesse, la lutte contre le(s) racisme(s)…la grandeur de notre pays.

Bayt Dakira, donc un symbole, et quel symbole !!!

En inaugurant Bayt Dakira «la Maison de la Mémoire», à Essaouira mercredi dernier, Sa Majesté le Roi a une nouvelle fois marqué la longue histoire du Royaume en matière de richesse de notre patrimoine grâce à sa diversité, en matière de vivre-ensemble et en tant que terre de brassage, de confluence et de partage.

Bayt Dakira habite mes rêves depuis bien longtemps, dans ma belle rencontre avec Essaouira, qui date de l’année 2000, alors que je vivais à Paris, à l’invitation de André Azoulay – j’ai en effet entendu parler de ce projet porté si justement par le conseiller de Sa Majesté depuis tant d’années.

Alors que j’étais membre de l’association «Identité et Dialogue» que présidait A. Azoulay, je suis tombé sous le charme à nul autre pareil de cette ville qui est devenue pour moi une ancre, un phare.

Ce projet de Bayt Dakira j’ai vu André Azoulay le rêver, l’imaginer, le concevoir, le porter, y consacrer des jours et des nuits, cent fois remettre l’ouvrage sur le métier et enfin faire de ces ruines «précieuses» qu’était devenue la synagogue Atia, ce magnifique édifice cultuel, culturel, identitaire, civilisationnel  baptisé Bayt Dakira et que Sa Majesté a consacré en l’inaugurant il y a quelques jours.

Dans son sillage et celui de Tariq Ottmani le jeune et infatigable président de l’association Essaouira Mogador j’ai parcouru cet espace en long et en large, j’ai vu toutes les personnes qui se sont investies dans le comité scientifique contribuer à en faire cette merveille, à ma façon j’ai essayé d’apporter ma petite touche en proposant que le Forum euro-méditerranéen des jeunes leaders porté par l’ambassade de France se tienne à Essaouira et qu’ainsi la jeunesse puisse découvrir ce lieu, et encore tout dernièrement en encourageant les jeunes de l’Association Moga’jeunes à y organiser l’allumage de la 8ème bougie de Hanouka. Mon objectif – à ma mesure- que les jeunes apprivoisent cet espace et «se l’approprient».

J’aime Bayt Dakira dont je ressors apaisé, ressourcé, empli de spiritualité à chaque fois que je m’y rends, et je voudrais ici faire part de ma sincère admiration pour toutes celles et tous ceux qui contre vents et marées (et croyez moi il en faut de la ténacité) ont fait de ce Centre un lieu unique, qui déjà ajoute à la renommée d’Essaouira bien sûr mais aussi du Royaume tout entier. En premier lieu André Azoulay bien sûr et à ses côtés son épouse, Katia, qui avec discrétion, avec tact, avec finesse, avec goût, a apporté à Bayt Dakira son supplément d’âme.

Oui décidément SM Mohammed VI est un grand Roi, qui sait par «petites» touches ( ô combien grandes de sens) marquer son règne de cette empreinte de convivance, de diversité, d’ouverture sur l’Autre : cela va de l’inscription de notre diversité dans le préambule de la Constitution à l’invitation de Sa Sainteté le Pape François et aujourd’hui l’inauguration de Bayt Dakira.

Oui le Maroc est pluriel, oui nos compatriotes Juifs sont partie intégrante de l’histoire et de l’avenir de notre pays, oui les Chrétiens qui vivent sur notre sol sont sous la protection du Commandeur des croyants.

Je ressens d’ailleurs toujours le même sentiment lorsqu’à la faveur du Festival des Andalousies je retrouve tous ces compatriotes juifs -devenus des amis- venus du monde entier, et que je les vois si intensément émus.

Qu’à travers Sa Majesté, le Maroc aujourd’hui dit sa pluralité, la mette en lumière à la face du globe, l’assume, mieux : la revendique et en fasse un signe ô combien bienvenu dans le monde actuel où tout n’est que haine et rejet d’autrui, est dû au courage et à la vision d’un grand monarque.

J’aimais Essaouira pour tout ce qu’elle représente en ce domaine du vivre-ensemble, je l’aime aujourd’hui aussi pour sa population -que j’ai appris à connaître- et en particulier sa jeunesse: les jeunes engagés de Mogajeunes, les jeunes sportifs de Mogaworkout, les fidèles de la zaouia Kadiria et tous ces jeunes Souiris que j’ai appris à connaître au fil de mes séjours.

Essaouira est le symbole de ce que notre pays, de ce que notre population sait faire de meilleur : l‘accueil exceptionnel réservé par ses habitants à notre Roi est frappant et vient à point nommé pour rappeler à certains esprits, urbi et orbi, qui voudraient l’oublier ou le faire oublier que notre Nation est une spécificité à bien des égards.

Ma prochaine, modeste, action pour Essaouira sera de permettre à une partie de sa jeunesse : les jeunes avides de sport, fervents de Workout et dont l’espoir est de monter un show d’acrobaties, d’aller jusqu’au bout de leurs rêves.  Pourquoi parler d’un petit projet tel que celui-ci dans une Tribune consacrée à l’immense projet de Bayt Dakira, me direz-vous ?

Et bien tout simplement parce qu’à Essaouira il n’y a pas de «petits» projets, il y a des projets à dimension humaine que l’on se donne les moyens de réaliser…

Et si c’était aussi cela le miracle de Bayt Dakira ? Faire que Mogador soit un réacteur où toutes les âmes éprises de bonne volonté s’unissent dans une belle synergie pour vaincre les vents mauvais qui soufflent sur le monde et faire triompher les alizés bienfaiteurs de cette ville qui porte leur nom.

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