Chroniques

être militant !

© D.R

C’est dans les moments difficiles que le militant qui sommeillait en soi se révèle  ou bien -lorsqu’il est déjà aguerri – qu’il doit déployer son savoir-faire.

En cette période où je rencontre tant et tant de jeunes qui s’engagent sur le chemin du militantisme je voudrais me permettre de leur transmettre en toute modestie quelques messages.

Défendre une cause c’est tout d’abord avoir des convictions pérennes, c’est ensuite croire en cette cause de façon désintéressée, c’est-à-dire se mettre tout entier à son service et non pas s’en servir.

C’est enfin être constant dans son combat et ne pas varier au moindre vent mauvais ou faire des sauts de puce et surfer sur les vagues de l’actualité… Bref la vie d’un militant sincère et convaincu n’est pas un long fleuve tranquille et il lui faut très vite «se blinder» car les obstacles, les croche-pieds mais pire encore les flèches venues de toutes parts ne lui seront pas épargnées, contrairement à un politique il n’a pas derrière lui une «machine» capable de le soutenir… le militant associatif est bien souvent seul face à ses responsabilités.

Etre militant c’est aussi mesurer à quel point l’action que l’on entreprend est lourde de conséquences puisqu’il s’agit d’agir sur «l’humain» : seule l’intime conviction qu’il fait œuvre utile est capable de lui indiquer la voie à suivre, sa conscience est son meilleur garde-fou ! Un militant doit être un «indigné» mais pas de cette indignation stérile ou de cette indignation destructrice, son indignation doit lui servir de carburant pour construire, pour édifier, pour aller de l’avant, en mettant toujours l’intérêt commun en priorité de ses objectifs.

Les satisfactions, les réussites, les résultats seront au rendez-vous comme autant d’encouragements à poursuivre, mais les échecs, l’ingratitude, les déboires qui ne manqueront pas ne doivent pas altérer le fondement de son engagement, sous peine de devenir un «fonctionnaire du militantisme» qui n’agirait plus que par obligation et non par conviction ! Surtout un militant sincère doit aussi admettre qu’il peut avoir tort, qu’il peut se tromper et savoir le reconnaître, enfin il ne doit  jamais se laisser aller à instrumentaliser la cause qu’il sert,  les misères humaines sont des maux que le militant se propose de combattre !

Alors s’il est un conseil à donner à ces jeunes qui font le choix du militantisme en ces moments où cela est si nécessaire, c’est bien d’être constant dans ses engagements, ses convictions, ses objectifs et ne pas se laisser détourner ou abuser ni par les honneurs ni par les outrages sachant que les moments de doute se succéderont… jamais cependant au point de  ternir le bonheur d’agir, si l’on est convaincu !

Encensé ou cloué au pilori un militant doit rester ce qu’il est : c’est-à-dire un modeste «soldat» d’une noble cause.
Etre militant c’est l’engagement d’une vie et si pour telle ou telle action il aura le bonheur d’agir en synergie avec beaucoup d’autres, qu’il sache que lorsque l’actualité se sera focalisée sur une autre cause, lorsque les caméras seront parties, lorsque l’opinion publique sera passée à autre chose, le vrai militant sera là, présent, au premier rang !

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