Chroniques

Fièvre porcine

© D.R

Entre les années 1986 et 2008, nous avons beaucoup entendu parler de l’épidémie de la «vache folle», qui a surtout frappé la Grande-Bretagne. Au cours des années 2004 à 2007, c’est la pandémie de la grippe aviaire ( ou «grippe du poulet» ) qui a mis en alerte toute l’Asie et une partie du reste du monde. Au début des années 2000 en France, il y a eu une réapparition de la «tremblante du mouton», maladie connue depuis longtemps et qui s’avère présente de façon constante dans de nombreux pays. Voici maintenant la «grippe porcine», qui est apparue ces dernières semaines au Mexique et qui pourrait causer des milliers de morts parmi les populations humaines, en Amérique du Sud d’abord puis dans le reste du monde.
Ces maladies déciment troupeaux et élevages. Elles s’avèrent évidemment catastrophiques pour leurs propriétaires. Mais elles peuvent, également, se transmettre à l’homme, ce qui explique que l’on en parle autant, même si, en ce qui concerne la «vache folle», la grippe aviaire et la «tremblante du mouton», le nombre des morts humains a été très limité. Dans le cas de la grippe porcine, la transmission du porc à l’homme peut cependant se transformer en transmission de l’homme à l’homme ( notamment par le biais des éternuements ), ce qui rend ce nouveau virus particulièrement redoutable.
Tout au long de l’histoire humaine, des maladies surgies au sein des espèces animales se sont ainsi transmises à l’homme qui a dû apprendre à les combattre et à s’en protéger. Durant des siècles, la peste, qui est principalement véhiculée par les rats et qui se transmet à l’homme par l’intermédiaire de puces infectées, s’est révélée un terrible fléau qui a causé des millions et des millions de morts parmi les hommes. Entre le printemps 1918 et le printemps 1919, l’épidémie dite «grippe espagnole» ( mais apparue, en fait, en Chine avant de se répandre dans presque toute l’Asie, en Europe et en Amérique du Nord ) a causé le décès de presque cent millions de personnes, se montrant beaucoup plus meurtrière encore que la Première Guerre mondiale qui était en train de s’achever ( environ neuf millions de morts ). Elle était passée du canard au porc, puis du porc à l’homme.
On le voit: les animaux en cause sont divers et ne se limitent pas au seul porc. Ce dernier est cependant plus souvent mis en cause que les autres. Cela ne peut que conforter les musulmans dans leur conviction que le Coran est plein de sagesse, puisqu’il interdit expressément la consommation de la viande de cet animal aux croyants dans au moins quatre versets différents ( 2, 173; 5, 3; 6, 145; 16, 115 ).
Il ne faut pas, néanmoins, en rester à cette seule satisfaction. Toutes ces épidémies, en effet, viennent d’abord nous rappeler la fragilité de notre humanité et l’ambivalence de notre relation aux animaux. Elles soulignent, également, la nécessité des solidarités entre les nations, puisqu’avec le développement de la mondialisation, une maladie qui apparaît en Amérique, peut se retrouver présente en Europe ou en Afrique quelques jours plus tard. Elles nous incitent, également, à mettre en œuvre tout le génie humain pour les combattre.

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