Chroniques

Hors-jeu : À toute épreuve

Il y a longtemps que la pelouse du complexe sportif Mohamed V a été privée des rugissements des Lions d l’Atlas. Depuis la belle époque de la sélection nationale qui jouait ses matchs qualificatifs pour le Mondial France 1998, le complexe de Casablanca avait cédé la place à celui de Rabat. Ces retrouvailles avec le public le plus fougueux et le plus exigeant du royaume ont plus d’une signification. C’est une bonne initiative de la Fédération Royale Marocaine de Football sur une suggestion de l’entraîneur national. Prévoir cette rencontre importante dans une ville encore sous le choc des attentats et où les marques de deuil sont toujours perceptibles est la preuve que les Marocains ne céderont jamais à une panique annoncée.
La capacité d’accueil du complexe Mohamed V dépasse les 80 000 places. De quoi faire rechigner le plus confiant des responsables de la sécurité publique compte tenu de la réputation des enragés de la balle ronde dans la capitale économique du pays à l’issue des matchs derby. L’Etat est confiant dans ses capacités en matière de sécurité publique. C’est le message que l’on peut déduire de cette courageuse décision. C’est aussi la preuve qu’il n’existe plus aucun semblant de menace terroriste et que les responsables tiennent bien les choses en main. Les supposés réseaux de la terreur sont laminés.
Le stade du même complexe a vu longtemps évoluer sur sa pelouse un grand joueur qui s’appelait Abdellatif Beggar, celui-là même qui a laissé la vie lors des attentats du 16 mai dernier.  Le matin du même dimanche, a connu une marche de solidarité avec les victimes des attentats, avec la participation de plusieurs grands noms du sport marocain. Les participants ont marché contre la haine. Ils ont tenu en compagnie de plusieurs casablancais à témoigner de leur soutien moral permanent aux familles des victimes.
Le plus important, c’est cette peur qui n’existe plus. D’ailleurs, on a assez remarqué que la peur est plus grande de loin, et diminue quand on approche. Et ce n’est point parce qu’on imagine le danger plus redoutable qu’il n’est ; ce n’est pas pour cela, car à l’approche d’un danger véritable on se reprend encore. C’est proprement l’imagination qui fait peur, par l’instabilité des objets imaginaires, par les mouvements précipités et interrompus qui sont l’effet et en même temps la cause de ces apparences, enfin par une impuissance d’agir qui tient moins à la puissance de l’objet qu’aux faibles prises qu’il nous offre. Nul n’est brave contre les fantômes. Aussi le brave va-t-il à la chose réelle avec une sorte d’allégresse ? Non sans retour de peur, jusqu’au moment où l’action difficile, jointe à la perception exacte, le délivre tout à fait. On dit quelquefois qu’il donne sa vie ; mais il faut bien l’entendre ; il ne se donne pas à la mort, mais à l’action. Le mérite dans tout ceci revient aux décideurs qui méritent un bon point sur cet acte de confiance.   

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