Chroniques

Hors-jeu : Balle perdue

C’est triste ce qui passe dans notre sport qui est livré à lui-même et aux polémiques stériles, aux accusations et à la vindicte populaire. Faute d’un ministère, toutes les disciplines tombent dans une désuétude jamais égalée sans que les pouvoirs publics ne réagissent.
Le GNF est ébranlé par une affaire de corruption curieusement très médiatisée au cours même du match incriminé du RBM contre la RSB. Les fédérations et les clubs sont laminés par des crises à répétition qui ébranlent le moral des joueurs. Les dirigeants du MAS et avant eux ceux du WAC, du Raja ainsi que ceux de la fédération du cyclisme, de l’athlétisme, de la boxe et de bien d’autres versent beaucoup plus dans la polémique que dans une gestion rationnelle.
La dernière crise en date nous arrive de la fédération de tennis dont certains membres du comité ont rédigé un brûlot contre le président Mohamed Mjid. Un tie-break morose. Plutôt un virulent réquisitoire contre un dirigeant qu’ils ont eux-mêmes élu à la tête de la fédération. On considérait pourtant le tennis comme étant l’apanage de gens courtois, disciplinés et intellectuels pour daigner rentrer dans des polémiques qui ne servent pas ce sport. De son côté, le président M’jid a tenu une conférence de presse pour réagir à sa manière aux accusations de détournement et de gestion dictatoriale que lui reprochent ses pairs du comité. C’est vraiment triste d’assister à cette guerre de clans qu’on croyait bannis du tennis, censé être un sport de gentlemen. Personne ne détient la vérité et encore moins nos dirigeants, y compris ceux du tennis dont les contestataires ont certainement été un jour du côté de M’jid.
Tout le monde le sait, la roue des alliances et des contre-alliances tourne avec une vitesse vertigineuse dans notre sport. On connaît assez bien cette musique satanique -pour rester dans l’air du temps-pour oser dire aujourd’hui que ceux qui contestent la gestion de M’jid peuvent bien être en désaccord demain. Mais M’jid ne veut pas quitter un poste qu’il occupe depuis des décennies et personne ne nie ses mérites pour la promotion de cette discipline.
Sauf que M’jid a tort de croire qu’il est le maître absolu de la fédération, lui qui, politiquement, est un démocrate avéré. On ne peut être un démocrate dans un domaine et refuser la liberté de dialogue et de concertation dans le sport. Pourtant M’jid est un homme très intelligent qui a cumulé une expérience inégalée dans le domaine du sport pour laisser les choses pourrir dans sa fédération jusqu’à ce niveau. On aurait aimé que ce linge sale soit lavé entre les membres du comité et le président dans l’enceinte de la fédération. On n’est pas juge pour départager les deux protagonistes, mais il est certain que les deux parties ont tort. Elles ont tort d’insulter le passé, le présent et l’avenir. Mais ce qui est encore plus aberrant dans ce conflit, c’est qu’il a éclaté juste avant des échéances importantes pour le tennis national. Comme si on voulait saborder la discipline et surtout le moral des joueurs. Ce n’est pas du tout sérieux.

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