Chroniques

Hors-jeu : Bougoss ou la main de Dieu

Il s’est produit un miracle au stade Bachir à Mohammedia dimanche dernier juste avant le match SCCM-OCK.Un drame semblable à celui de feu Belkhoudja a failli se reproduire si ce n’est la main du bon Dieu et la présence du médecin du Chabab. La vivacité d’esprit, l’expérience et le sang froid du docteur Bougoss, a sauvé de justesse le joueur Karim Bouiyad d’une mort certaine.
Le Chababiste qui a eu un choc avec le gardien de but au cours de l’échauffement d’avant match est tombé raid dans une inconscience totale avant d’avaler sa langue. On devine la stupeur et la peur des joueurs, des dirigeants et du public présent quand on sait que la mémoire du feu Belkhodja était encore présente avec ce phénomène de la langue retournée dans la bouche. D’autant plus que tout le monde constata qu’en quelques secondes, le joueur a perdu conscience et était en train d’agoniser la bouche rudement fermée. La tache du docteur Bougoss en a été rendue plus délicate et a tout essayé avec les instruments de bord qu’il avait sur lui avant d’improviser pour sauver le joueur.
Devant la difficulté d’ouvrir la bouche du joueur, le docteur Bougoss a dû recourir à la manière forte en utilisant ses mains pour remettre la langue du joueur à sa place. La force de l’agonie du pauvre Karim Bouiyad était telle qu’il a mordu terriblement les mains du docteur. Mais ce dernier, en pleine action de secourisme d’urgence, n’a rien ressenti jusqu’à ce qu’il ait pu retrouver le bout de la langue renversée à l’intérieur pour l’extraire. Le docteur que l’on connaît depuis plus de vingt ans n’en tirera aucune gloire car il est d’abord un croyant et un humaniste trop modeste pour s’afficher. Après son intervention, il a accompagné le joueur à l’hôpital pour terminer sa mission comme il le fait depuis des années. C’est un grand monsieur, ce docteur qui a toujours servi la population de Mohammedia avec une abnégation et un dévouement sans précédent. Ceux qui ne sortent pas grands de cette affaire, ce sont les dirigeants de la fédération et du GNF qui n’ont rien appris de la triste mort en direct de feu Belkhodja. Tout le tapage et les discours académiques qu’on nous a fait ressasser après ce drame se sont avérés comme toujours une prise de conscience…. de circonstance.
On pleure , on enterre et l’on oublie. C’est la devise de nos responsables qui n’ont même pas daigné évoquer un rapport de la commission de la médecine sportive au cours de la réunion du conseil fédéral. Pis encore, certains membres de la fédération rechignent à exécuter les instructions fermes du président Housni Benslimane sur ce sujet.
Des instructions qui consistent à ce que la fédération fournisse aux clubs des trousseaux médicaux indispensables aux secours d’urgence dans les stades. En Espagne, la fédération de football a effectué un stage de formation aux joueurs pour qu’ils puissent intervenir dès que l’un des leurs avale sa langue. Au Maroc, on observe, on papote et l’on attend d’autres victimes pour pouvoir les pleurer devant la presse et les caméras de télévision.

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