Chroniques

Hors-jeu : De la responsabilité

Hassan Benâbicha est out. Il n’est plus entraîneur du WAC au-lendemain de la défaite face au Raja.Juste après la fin du match, le président du Wydad est descendu aux vestiaires où s’adressant  à Benâbicha, il lui a balancé une interminable diatribe. Le président furieux, dont la colère fut ranimée par l’intervention d’un groupe de supporters wydadys,  reproche à l’entraîneur  d’avoir fait jouer des revenants comme Allali, Benchrifa et El Afoui. Prévoyant son limogeage imminent, le coach des rouge et Blanc a préféré présenter sa démission. Une erreur impardonnable dans la logique des dirigeants qui maîtrisent l’art de la dérobade de leurs responsabilités pour maintenir un semblant de respectabilité  aux yeux du public. Une fermeté qui lui sied mal car même les responsables de clubs des plus prestigieux de l’histoire du football n’ont pas recours à ce genre de subterfuges.
Quel sens de la responsabilité !! Le président du Real Madrid, Florentino Perez qui vient de s’adjuger un recrutement extraordinaire en la personne de David Beckham devrait venir prendre des leçons à Casablanca. Il y a quelques semaines, le Real , avec toutes les stars dont il dispose, s’est incliné devant la modeste équipe de Mallorque par le score indiscutable de 5-1. Incompétent comme il est, Florentino Perez n’a pas congédié l’entraîneur Del Bosque. Mais là il s’agit de professionnalisme. Une notion totalement abstraite chez la majorité de nos dirigeants.  Hassan Benâbicha se retrouve donc au chômage en attendant des jours meilleurs tandis que l’équipe du WAC voit ses chances de plus en plus réduites quant à la course pour le titre. C’est le même Benâbicha qui et allé battre le CODM à Méknès et qui a assuré la qualification des Rouge et Blanc en Coupe d’Afrique en livrant une très bonne prestation contre le Hilal Benghazi de Libye.
D’un autre côté, dans le football et notamment quand il s’agit d’un derby comme celui de Casablanca, on ne peut jamais faire de pronostic exact. Plusieurs fois l’équipe en méforme l’emportait aux dépens de l’équipe favorite. Ainsi va la logique du ballon rond qui n’arrête pas de « tourner » au sens marocain du terme. D’autant plus que l’échec devant le Raja ne signifie pas la fin du parcours du WAC qui reste une grande équipe. Un entraîneur étranger n’aurait pas été aussi malmené verbalement qu’un pauvre Benâbicha. L’homme qui se dévoue entièrement à ses semblables, risque de passer à leurs yeux pour un être sans valeur et égoïste, tandis que celui qui ne leur consacre qu’une petite partie de lui-même est appelé du nom de bienfaiteur et de philanthrope. Et qui nous dit que l’entraîneur est le seul responsable de cet échec ? Il se peut qu’il eût été influencé par l’une des nombreuses éminences grises que le WAC a pour dirigeants. C’est le fait d’un ignorant d’accuser les autres de ses propres échecs ; celui qui a commencé de s’instruire s’en accuse soi-même ; celui qui est instruit n’en accuse ni autrui ni soi-même. La vie continue.

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