Chroniques

Hors-jeu : Derby dépassionné

Le classique derby casablancais qui oppose le Raja au WAC a toujours suscité passion, engouement et curiosité. L’histoire de cette double confrontation annuelle qui est à son 91e édition est jalonnée de beaux spectacles, d’émotion, de fêtes footbalistique mais aussi de déceptions. C’est le lot de la vie. Cela fait plus de quarante ans que ce derby draine un public nombreux et crée une ambiance brésilienne dans l’ex-stade d’honneur, aujourd’hui le complexe Mohammed V. Cette dualité bidaoui-bidaoui est un patrimoine footbalistique qu’il faut conserver dans le seul temple sportif et ne pas la déplacer sur un terrain d’animosité chronique. Si dans l’ensemble les joueurs des deux équipes font montre d’un esprit sportif irréprochable, les supporters des deux clans débordent malheureusement de plus en plus dans l’illogisme et l’illégal. Les Rajaouis et les Wydadis ont versé énormément dans le passionnel qu’ils n’arrivent pas à se départir d’une rancune réciproque. Une animosité qui, curieusement, semble leur procurer un plaisir qu’ils prolongent au-delà du stade avant et après le match. On ne parle pas de plaisanteries entre amis somme tout ordinaire mais de la violence verbale , physique et surtout du harcèlement, voire de la persécution morale et psychique. Comme ce qui est à ce supporter rajaoui qui a préféré déserter chez lui pour ne pas subir les quolibets de ses voisins wydadis( lire l’article par ailleurs). Parce que tout simplement le Raja a perdu, Ahmed « est écrasé par la honte » et imagine un scénario catastrophe quand il rentrera chez lui. C’est grave quand on sait qu’il ne s’agit que d’un match de football où une équipe peut gagner, perdre et faire match nul sans que la terre cesse de tourner. Le cas d’Ahmed est la moins dramatique de ses supporters chauvins jusqu’à perdre la raison, car d’autres avant lui ont poussé l’hystérie jusqu’à l’acte suicidaire. Insensé ! On ne se donne pas la mort pour un match de football , à moins que son auteur ne soit atteint de troubles psychologiques graves. C’est pour cela qu’il ne faut pas entretenir cette hystérie collective entre supporteurs et à travers la presse qui peur influait dramatiquement sur les esprits jeunes trop amoureux de leur club. Il faut dépassionner ce derby et le rendre à sa dimension réelle qui est celle d’une simple compétition sportive qui se termine par le coup de sifflet final de l’arbitre. Le résultat du match ne provoque pas la fin du monde.

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