Chroniques

Hors-jeu : Du respect et du mépris

Mustapha Haddaoui a été sollicité pour entraîner l’équipe nationale Junior. C’était une bonne idée avant qu’elle ne soit travestie par le mépris du salaire dérisoire et dévalorisant que la fédération lui a proposé. Pour accomplir ce travail considérable de préparer une équipe censée devenir le réservoir de la sélection Senior, on lui a offert une fourchette d’appointements allant de 5000 à 7000 dirhams.
Une insulte pour la dignité du Marocain qu’il est quand on sait qu’un obscur entraîneur des gardiens de but perçoit 140 000 dirhams par mois. Cela fait exactement 20 fois de différence. L’échelle de valeur atteint des proportions considérables quand on effectue le rapport avec le salaire de Cuelho : 64 fois. On reste pantois devant cette discrimination salariale quand on sait que Cuelho a été un joueur ordinaire dans une équipe de deuxième division. Haddaoui, lui, a fait les beaux jours de plusieurs clubs d’élite français où il fut même élu meilleur joueur étranger. À quoi est due cette logique qui veut que la compétence d’un Marocain soit négativement tributaire de sa nationalité et ce dans son propre pays ? Et que de l’autre côté tout étranger est bien coté même si sa valeur professionnelle est sujette à caution. C’est un véritable complexe que nos responsables entretiennent, dans tous les domaines.
Telle une culture qui semble prolonger un protectorat… intellectuel. La vérité vient de l’étranger, tout ce qui est marocain est faux. C’est pour cela que Cuelho a été conforté dans ses caprices de limoger ses adjoints Madih et Taoussi. Personne ne s’en est offusqué pour crier à l’injustice et l’on a même poussé l’effronterie jusqu’à créer une fonction dénomée assistant.
C’est un terme nouveau dans le lexique de notre football qui signifie que le Marocain est toujours voué à l’assistanat. Terrible mépris de la compétence des nationaux qui se retrouvent de facto des subordonnées en mal de confiance et d’esprit d’initiative. Pour survivre, il faut se résigner ou émigrer. La fuite des cerveaux commence par là et il ne faut pas s’étonner, outre mesure, si des scientifiques et des techniciens marocains travaillent à la NASA, au CNRS en France ou au Canada. Il en est de même pour les techniciens sportifs qui émigrent en France comme Hassan Hormatallah ou au Golf comme Khaidar, Ennassiri et bien d’autres. Nul Marocain n’est prophète chez lui.

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