Chroniques

Hors-jeu : El Aynaoui la persévérance

© D.R

Younès El Aynaoui s’est maintenu au 19 e rang du Classement champions Race (course des champions). C’est ce que l’on peut lire sur le site de l’ATP. Au-delà de ce simple constat, il est pratiquement hors de portée pour nous, simples mortels, d’évaluer à leur juste valeur tous les efforts et sacrifices que doit consentir le numéro Un national pour rester et s’imposer à un tel niveau. Car nous avons trop tendance à considérer le parcours de Younès, somme toute, comme une chose «assez normale», alors que ce grand champion sue sang et eau à l’entraînement et en compétition pour battre des adversaires de plus en plus jeunes et de plus en plus coriaces. Un comportement d’autant plus méritoire qu’à une certaine époque on le donnait comme perdu pour le tennis. En effet, entre 1996 et 1997, Younès, qui avait subi une série d’opérations qui l’éloignèrent des courts, se retrouva dans les affres du bas de tableau, en flirtant avec la 700ème place ATP. Du coup, l’accès aux grands tournois lui était pratiquement fermé, car obligé de passer chaque fois par le tour préliminaire des «qualifs». Et il était donc contraint de se rabattre sur des «Challenges» de 50.000 à 100.000 dollars. C’est durant cette traversée du désert que les connaisseurs ont pu davantage apprécier la combativité et la force de caractère du R’bati, qui, grâce aussi à son talent et à son courage, finit par remporter le tournoi d’Amsterdam. Sur sa lancée il atteignit les demi-finales au Grand prix Hassan II et remporta son second titre à Bucarest, qui devait lui permettre de réintégrer le Top 100. Mais c’est avec l’équipe de Coupe Davis qu’il eut l’occasion de se refaire une santé. Sa participation est devenue en effet synonyme de deux victoires en simples pour le Maroc. Vint ensuite le beau titre de Doha qui lui permit même d’occuper la première place du classement mondial. Une première dans l’histoire du tennis marocain. Et, en 2002, Younès remportera le Grand Prix Hassan II, suivi du Tournoi de Munich. Mais c’est en janvier 2003 qu’il est définitivement entré dans la légende. Son fabuleux quart de finale perdu face à l’Américain Andi Roddick au bout de 5 heures de jeu marquera à jamais la mémoire de tous ses supporters et de tous les connaisseurs du tennis. A un peu plus de trente ans, il continue de faire preuve de la même fougue qui le caractérisait à ses débuts. Mais aussi de la même humilité et de la même disponibilité. Car, pour ne rien gâcher, El Aynaoui est un homme qui a le coeur sur la main. Et un coeur gros comme ça. Participant à de nombreuses oeuvres de charité, il porte toujours, bien en évidence le badge de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité sur son maillot. Un maillot qu’il mouille, non seulement, pour l’amour du tennis, mais également pour celui de son pays.

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