Chroniques

Hors-jeu : Exemplarité

© D.R

Le Maroc s’est qualifié haut la main pour la CAN 2004. Aucune défaite. Un seul match nul, qui en plus a été enregistré à l’extérieur du pays. Aucun but encaissé et dix buts marqués. Un pas de géant, dans la mesure où certains observateurs nationaux, appuyés discrètement par des membres de la Fédération, allaient jusqu’à nier toute compétence à l’entraîneur du onze national. Ils ne donnaient pas cher de la peau de Baddou Zaki. Ce dernier a réussi le premier chapitre de son contrat, exactement comme il l’avait promis. Une chose réussie est une transformation d’une chose manquée. Donc une chose manquée n’est manquée que par abandon. Baddou n’a pas abandonné. En principe, un nul était largement suffisant aux lions de l’Atlas pour se qualifier. Mais la formation mise en place par Zaki et dont les éléments ne plaisaient pas aux pontifes des tribunes a honorablement défendu les couleurs nationales. Cela va sans mentionner que le stade de la Liberté où a eu lieu la rencontre ressemble beaucoup plus à un territoire de chasse de guépards plutôt qu’à un terrain de football. C’est à se demander comment les poulains de Zaki ont réussi à passer à travers la broussaille. Encore, a-t-il fallu qu’ils soient de vrais Lions, au propre comme au figuré. Maintenant, les détracteurs de tout ce qui est national vont nous sortir leur mesquin refrain «oui, une qualification ce n’est pas le bout du trajet, il nous faudrait une équipe comme le Cameroun, il faut remporter la coupe d’Afrique …». En fin de compte, l’intuition du président de la FRMF ne l’a pas trompé. C’est Hosni Benslimane qui n’a jamais douté des compétences de Zaki. Si les choses dépendaient uniquement de certains membres de la Fédération, il y a longtemps qu’un entraîneur étranger se serait chargé de notre sélection. Le sort a voulu que les becs de ces oiseaux de mauvais augure soient cloués une bonne fois pour toutes. Le Maroc n’a vraiment pas besoin de ce scepticisme. Le sceptique est le désespoir du diable. C’est que le sceptique, n’étant l’allié de personne, ne pourra aider ni au bien ni surtout au mal. Il ne coopère avec rien, même pas avec soi. Un autre entraîneur national vient de faire preuve de grande compétence. Avec des moyens de bord dérisoires et un effectif très réduit, M’hamed Fakhir vient de reconduire le Hassania d’Agadir vers un deuxième sacre consécutif. Ne serait-ce que pour démontrer que le titre précédent n’était pas un fruit du hasard, mais bel et bien le résultat de la persévérance d’un technicien marocain. Tout près du titre, un autre entraîneur local était sur le point de concrétiser. Fakhreddine Rajhi vient de réaliser un bon exploit avec le CODM de Meknès en prétendant au titre jusqu’à l’ultime seconde avant la fin de la saison. L’homme qui se dévoue entièrement à ses semblables, risque de passer à leurs yeux pour un être sans valeur et égoïste, tandis que celui qui ne leur consacre qu’une petite partie de lui-même est appelé du nom de bienfaiteur et de philanthrope.

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