Chroniques

Hors-jeu : La démocratie sportive

De l’avis général, les élections législatives du 27 septembre constituent un tournant dans la vie politique marocaine. Pour une fois, tout le monde s’accorde à dire qu’elles se sont déroulées dans la transparence et la légalité. C’est un bon signe de changement si cette tendance électorale saine se transpose dans le domaine sportif où tout est basé sur la falsification. Les assemblées générales des fédérations, des ligues et des clubs ne cessent pas de violer toutes les lois des règlements qui les régissent. Les élections des bureaux de ces associations ne sont qu’une parodie de démocratie qui cache un lobbying morbide et des agissements malsains.
Tout est décidé au préalable, aucun dirigeant n’est élu normalement. Mais tout est si bien falsifié que les résultats des élections sont reproduits comme étant l’émanation de la majorité. Or, la réalité de notre sport est tout autre, surtout lorsqu’on sait que les prérogatives du ministère de la jeunesse et des sports restent tres restreintes dans la pratique.
En fait, le ministère de tutelle joue un triste rôle de figurant face à la puissance des dirigeants fédéraux. Il faut avouer que les moyens mis à la disposition de ce département par le gouvernement sont trop minimes pour qu’il puisse jouer un rôle déterminant. Le budget de ce ministère compte parmi les plus faibles de tous les départements avec moins d’un pour cent du budget général de l’Etat. Ce qui fait que toutes les instances sportives trouvent des ressources ailleurs que dans la seule subvention du ministère. Mais ceci n’explique pas tout. Le lobby sportif est tellement ancré dans les fédérations, ligues et autres clubs qu’il est difficile pour n’importe quel ministre de le déloger.
Certes, le département a parfois appliqué l’article 22 qui permet la dissolution d’une fédération, comme ce fut le cas pour celles de l’athlétisme, du cyclisme et de la lutte. Mais ces actions, par ailleurs exceptionnelles, n’ont pas résolu les problèmes de ces fédérations, bien au contraire. Cette mesure radicale a aggravé davantage leur situation. L’installation des comités provisoires à la place des fédérations a consacré la légitimité de l’illégalité au détriment de la démocratie.
Le ministère a été incapable de remettre de l’ordre dans ces fédérations faute d’assemblées générales et surtout d’élections. Dans le cas du sport, pour qu’un comité provisoire ressemble à une assemblée, qui n’est pas élue, est par définition antidémocratique. Le prochain gouvernement avec le nouveau ministre de la jeunesse et des sports saura-t-il mettre fin à l’absence de la démocratie dans notre sport ?

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