Chroniques

Hors-jeu : La gestion du recul

Qui n’avance pas recule. Dans notre sport, la méthode de gestion ne stagne pas, elle recule avec des pas géants vers l’arrière grâce à une race de dirigeants qui marchent à reculons. C’est difficile de rouler tout le temps en marche-arrière, mais les gestionnaires de notre sport se sont longuement entraînés à cet exercice qu’ils sont devenus maître en l’art de reculer sans trébucher. À preuve, ils sont toujours là accrochés à leurs postes et fiers de figurer parmi une élite qui vante les avancées d’un sport qui ne cesse pas de perdre du terrain. Le grand club de Casablanca, le Raja, en a perdu un la semaine dernière quand il s’est retrouvé sans terrain pour jouer un match de championnat. C’est la faute à la pluie qui a tout bousillé en foulant la pelouse du complexe Mohammed V et en provoquant des fissures dans les gradins du stade Larbi Zaouli.
Le GNF, la fédération, le comité olympique, le défunt ministère de la jeunesse et des sports n’y sont pour rien. C’est la loi de la nature. L’être humain qui est responsable de l’entretien des stades, qu’il soit dirigeant sportif, élu local ou ministre, ne doit rien reprocher à sa négligence. La négligence étant une nature humaine. De ce fait au lieu d’avoir plus de stades que dans les années quatre-vingt quand les jeux méditerranéens nous ont permis de construire deux complexes, on commence à en perdre. Il fait plutôt mauvais dans le domaine des infrastructures sportives au moment où notre pays s’engage à entamer une autre bataille pour organiser la coupe du monde 2010. En principe notre pays devrait avancer dans ce domaine pour pallier toutes les déficiences qui l’ont fait recaler à trois reprises. Il n’a pas seulement stagné, mais il a reculé puisque les terrains existants sont de plus en plus impraticables. La politique de la gestion du recul. Ainsi la fédération du football a remis aux calendres grecques une réforme de football dont elle a fait son cheval de bataille. Dans les années soixante et soixante-dix, notre système était véritablement amateur, mais il était tres productif en fournissant des joueurs, des dirigeants, et des entraîneurs et des performances dignes des professionnels.
Dans les années quatre-vingts, notre football a fait un petit saut avec la loi sur le sport et l’éducation, mais il a buté sur le parrainage sélectif des clubs qui a créé des inégalités et fait disparaître des clubs. Encore une fois on n’a pas avancé, on a reculé à grands pas. Depuis les années quatre vingt-dix, le système de notre football a tout l’air de fonctionner à l’air du professionnalisme avec le sponsoring et les droits de retransmission télévisés.
En principe notre football devrait avancer. Il a reculé encore en se plaçant dans un système brouillant qui ne le place ni dans le professionnalisme, ni dans l’amateurisme, ni dans le semi-professionnalisme, ni encore dans le non-amateurisme de Benhsein. Il a perdu tous les repères, c’est pour cela qu’il recule et qu’il perd.

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