Chroniques

Hors-jeu : La leçon ibérique

Le tournoi de Roland Garros touche à sa fin. Si chaque grand chelem se distingue par une révélation ou un talent surprise, le Roland Garros de cette année aura été marqué par une domination des raquettes espagnoles au niveau des compétions masculines. Tommy Robredo, Carlos Moya, Albert Costa et Juan Carlos Ferrero sont présents aux quarts de finales. Une présence qui confirme que les Espagnols sont en train de devenir les maîtres de la terre battue. Les Ibères sont en passe de monopoliser le haut du tableau laissant ainsi une trace indélébile dans les annales de ce prestigieux tournoi. Pourtant, jusqu’à la fin des années 80, les courts de tennis internationaux n’ont jamais connu une aussi imposante présence du tennis espagnol à un niveau avancé de la compétition. L’heureuse coïncidence c’est que tous ces champions ibériques, aussi dominants qu’ils soient, sont tous passés par le tournoi du Grand Prix Hassan II organisé chaque année dans notre pays. Comment ont-ils fait pour atteindre ce stade alors que leurs congénères marocains qui se mesuraient à eux quelques années auparavant n’arrivent toujours pas à décoller ? Notre tennis rendrait-t-il l’âme après le retrait, somme toute imminent, de nos trois mousquetaires ? Car les observateurs nationaux et avec eux tout le public marocain s’inquiètent de plus en plus sur la relève de Younès El Aynaoui, Hicham Arazi et Karim Alami. D’ailleurs ce dernier ne disputera plus les tournois du Grand Chelem, et les deux autres ne tarderont pas à faire de même. Ils ont assez donné à la réputation du petit ballon jaune marocain. Pendant le temps que ces trois champions s’épanouissaient sur les différents courts du monde, rien n’a été fait pour assurer une relève à la hauteur de la réputation que s’était faite notre tennis depuis le début des années 90.
Or, il était tout à fait possible d’accompagner cette évolution annoncée par les trois mousquetaires. Mehdi Tahiri et Mounir Laâraj incarnaient un peu l’espoir en cette relève, mais visiblement la cadence n’est pas la même qu’il y a une dizaine d’années. Comment ont-ils fait les Espagnols pour que leur tennis soit propulsé au summum ? C’est une question que nos responsables se sont sûrement posée chaque fois que l’occasion s’y prêtait. Ils ont certainement pensé à installer des partenariats avec les écoles et les clubs espagnols de tennis.
Il est à signaler que seul Arazi est un pur produit français alors que Alami et El Aynaoui entre autres joueurs marocains, doivent beaucoup à l’école espagnole pour leur formation. L’Espagne est un partenaire facilement potentiel et particulièrement en cette conjoncture de réconciliation et de rapprochement entre nos deux pays. Des conventions ou des partenariats avec les clubs et les écoles de ce pays seraient d’une grande utilité à notre tennis. L’Etat devrait s’y mettre sérieusement au même titre  que d’autres acteurs dans le marketing sportif. Mais il faut d’abord qu’un complexe du genre Al Amal soit légué à la fédération au lieu de dépendre de la Communauté urbaine. Il en va de l’avenir du tennis national.

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