Chroniques

Hors-jeu : La misère du golf

«Si je ne trouve pas un sponsor, je vais abandonner tout et émigrer à l’étranger pour travailler et aider mon père à subvenir aux besoins de ma nombreuse famille» C’est un jeune sportif qui parle.
Naturellement. C’est même un champion du Maroc dans sa discipline. Sauf qu’il n’est pas un footballeur du Raja de Béni Mellal ou un joueur de l’une de nombreuses équipes en difficultés financières qui survivent grâce à la manche. Il est encore moins un athlète marginalisé d’une fédération intérimaire qui n’existe que par les exploits d’El Guerrouj. Et de Boulami, bien sûr. Mais dont le comité provisoire excelle dans les bavures et dans la gestion durable de l’illégalité. Ce n’est même pas un boxeur talentueux et misérable par la grâce d’une fédération qui n’arrive même pas à tenir son assemblée générale depuis cinq ans. Non, ce jeune sportif désabusé par les pseudos dirigeants d’un sport national en déconfiture n’est ni un handballeur, ni un basketteur, ni un escrimeur, ni un anonyme joueur de hockey sur gazon… sauvage. Sabi Abdelhak est un joueur très doué qui se meut pourtant dans une discipline où seul l’ostentatoire est maître du gazon d’excellente qualité. Mais le contraste de la misère de Sabi Abdelhak qui côtoie la richesse la plus extravagante de ce milieu ne blesse pas l’oeil des membres de la fédération de golf.
Une fédération où trône des gens importants tel les ex-minitres, mais cette élite n’a pas empêché l’équipe nationale amateur de fondre dans l’oubli depuis un an. C’est grave pour une discipline comme le golf qui génère une manne d’argent par les seules cotisations des adhérents de clubs, sans oublier les sponsors de la fédération. Les adhérents sont riches, les caisses des clubs ne désemplient pas, la FRMG ne fait pas la manche comme toutes les autres fédérations. Et pourtant, le champion du Maroc amateur, Sabi Abdelhak, ne trouve aucun membre, aucun dirigeant et aucun sponsor pour le mettre sur les rails du professionnalisme. Pourtant ce jeune est très doué, possède beaucoup de potentialités et d’ambitions pour que ces braves et honnêtes gens de la fédération ne dénichent pas en lui l’oiseau rare de notre golf. Tout de même. Voilà un jeune homme qui a commencé à apprendre le golf en 1997 pour faire son trou en 2002 en devenant champion du Maroc amateur. Ce n’est pas donné à n’importe qui de réaliser cette extraordinaire ascension en cinq ans, surtout lorqu’on manque du minimum de moyens.
C’est à croire qu’il ne suffit pas d’être doué dans le golf pour que l’on s’intéresse à vous. Il semble qu’il ne faut surtout pas être issu d’une famille modeste comme l’est le champion Sabi Abdelhak. Triste constat de la misère du golf.

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