Chroniques

Hors-jeu : La solitude d’El Guerrouj !

Hicham El Guerrouj a été sacré pour la deuxième fois champion mondial de l’année. C’est un exploit inédit. Une distinction honorifique inégalée que ni Carl Louis, ni Michael Johnson ou tout autre vedette de l’athlétisme mondiale n’a pu atteindre. C’est donc par définition tout le Maroc qui est honoré par les seules performances et la régularité de cet athlète hors pair. L’ancien champion olympique, Norreddine Morceli qui a été détrôné, justement, par notre Hicham national, n’a pas tari d’éloges sur son ancien rival. Il l’a qualifié de champion inégalé du demi-fond mondial qui a rehaussé l’image des Arabes, des Africains et des musulmans du monde entier.
Curieusement ou plutôt, normalement dans les temps qui courent aujourd’hui, cette haute distinction d’un Marocain n’a pas donné du baume au coeur aux officiels et aux dirigeants de notre athlétisme. Aucun de ces derniers n’a daigné prendre son téléphone pour le féliciter comme si El Guerrouj court au nom d’une autre nation. Fichtre, mais combien on s’en fiche chez nous de ce qu’un Marocain aussi grand que Hicham puisse être reconnu pour la deuxième fois comme le meilleur athlète mondial de l’année. Il paraît que nos responsables sportifs ont poussé l’effronterie jusqu’à ignorer ce jeune qui a été plébiscité à Monaco et mis dans les oubliettes dans son pays. Il est inconcevable qu’un champion qui a planté le drapeau national au summum du sport mondial ne trouve aucun responsable pour l’accueillir à l’aéroport.
C’est une histoire à dormir debout à moins que Hicham ait commis un crime en se plaçant, pour la deuxième fois consécutive, au piédestal de l’athlétisme mondial. Sous d’autres cieux, un athlète de cette envergure aussi bardé de distinctions aurait été reçu avec tous les honneurs et la fasteté des réceptions officielles. Mais comme dans notre pays on cultive les contrastes comme on cultive la menthe, il devient de plus en plus difficile d’être étonné par un tel comportement. D’autant plus que la fédération d’athlétisme n’existe que par l’extrême fidélité au poste du président du comité provisoire Mohamed Aouzal. Un homme qui excelle dans les contrastes beaucoup plus que tous les Marocains réunis puisqu’il viole la loi depuis près de trois ans et se permet le luxe de se prendre pour un homme de bon aloi. Il a même poussé le bouchon du ridicule ostentatoire jusqu’à désigner son successeur à la tête de la prochaine fédération élue dont il n’arrive même pas à fixer la date de l’assemblée générale.
Entre temps il se comporte comme un président élu en distribuant des sanctions à des athlètes et en oubliant, sciemment, de féliciter l’exploit inédit de Hicham El Guerrouj. Dans la déclaration gouvernementale de Driss Jettou, il est dit que la gestion du sport sera modifiée pour conforter le rang de nos champions dans les différentes disciplines sportives, individuelles et collectives. Aouzal applique à la lettre les consignes. Exactement comme le revers de la médaille.

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