Chroniques

Hors-jeu : Laghzaoui se disculpe

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Lors des 31èmes championnats du monde de Cross Country à Lausanne (29 et 30 mars) l’athlète marocaine a été testée positive à l’érythropoïétine (EPO). Deux ans de suspension pour dopage. Telle fut la sentence annoncée par la Fédération royale marocaine d’athlétisme (FRMA). La commission de discipline de la Fédération a pris cette décision après confirmation de la contre-expertise de l’échantillon B du résultat de l’échantillon A. Depuis, l’athlète marocaine qui n’a jamais arrêté de clamer son innocence s’est éclipsée de la scène athlétique. C’est une femme issue d’un modeste milieu de la ville de Fès et plus exactement de l’ancienne Médina. Elle allait remporter le championnat national scolaire en 1994. Ce fut le déclenchement de son énergie innée et de son ambition de devenir une vraie championne. Elle avait toujours le podium dans son esprit. Le olympiades de Sidney 2000 constitueront l’étape de sa concrétisation en tant qu’athlète d’un niveau international. Aujourd’hui, Asmae se retrouve out. Elle ne nie pas avoir été testée positive, ni ne met en doute la véracité du test. Cependant, elle continue de jurer qu’elle n’a jamais pris de substance dopante. Même quand elle a la grippe, elle ne prend jamais de produits pharmaceutiques pour éviter justement de tomber involontairement dans l’erreur. Elle préfère se soigner par des moyens traditionnels comme les herbes médicinales. Les larmes aux yeux, Asmae Laghzaoui n’arrive toujours pas à concevoir ce qui vient de lui arriver. Elle vient de perdre son unique gagne-pain et se retrouve, ainsi que sa famille, sans ressources. C’est triste, mais après la confirmation de la contre-expertise, il est difficile pour elle de prouver son innocence. Beaucoup d’autres athlètes se sont fait avoir, en se retrouvant testés positifs après avoir pris un médicament pour se soigner. Asmae déclare qu’elle n’avait aucune raison de se doper. Non seulement par principe, mais aussi parce qu’elle était en pleine ascension. Tellement elle avait confiance qu’elle avait décliné plusieurs propositions de naturalisation offertes par des pays européens qui lui promettaient un changement radical de sa situation matérielle et un avenir financièrement doré. Dans la perspective de prouver son innocence, Asmae était sur le point de charger un avocat belge de défendre sa cause. Mais ce dernier a exigé des sommes colossales pour entamer la procédure qui allait sortir Laghzaoui de l’impasse. Ce que Laghzaoui regrette le plus, c’est qu’elle ait été lâchée par un entourage jusqu’à une période récente composé de nombreuses personnes. Elle cherche maintenant refuge auprès de l’opinion publique. Un soutien qui, le cas échéant, ne dépasserait pas le stade moral. Les faits ont joué contre elle. Poisse, mauvais sort, malchance ou destinée, le coup serait fatal. Cela nous rappelle un peu le cas Boulami qui continue, de son côté, de clamer son innocence en vain. Le temps passe, et les événements se succèdent. D’autres champions sont en quête de gloire et de titres. Ainsi va la vie.

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