Chroniques

Hors-jeu : Lamentations

Qui n’avance pas recule. A l’image de notre économie nationale, plusieurs disciplines sportives marquent une nette régression due à leur dysfonctionnement et au manque de moyens. Lors du championnat d’Afrique de basket-ball qui a eu lieu en Egypte l’été dernier, notre panier avait sérieusement encaissé, et nos représentants avaient reçu une bonne raclée. Il est facile de leur en vouloir et de les traiter de tous les noms. Ce serait injuste. Ce sont les mêmes joueurs qui animent le championnat national des play-off et qui nous régalent parfois de leurs exploits au niveau local. En revanche, il est tout à fait légitime de se demander pour quelles raisons ce sport, comme tous les autres d’ailleurs, n’arrive pas à prendre la route. Du talent, il en existe dans toutes les régions du Royaume. Tous les collégiens et les lycéens pratiquent le basket sans pour autant que le Maroc dispose d’une sélection de la même trempe que certains pays frères, comme l’Egypte et la Tunisie. La sélection de l’Angola qui a battu le Maroc en Alexandrie compte parmi ses joueurs des éléments qui pratiquent en NBA aux USA !! Ils s’entraînent huit heures par jour contre seulement deux pour nos malchanceux nationaux, et ils sont grassement rémunérés. Si l’on s’intéresse de plus près à un joueur de basket de chez nous, l’on découvrira qu’il tente tant bien que mal de maintenir la cadence par sa seule volonté et une ambition qui finit par s’évaporer au fil du temps. L’état moral mal-en-point, affecte indéniablement l’état physique. C’est une restructuration de fond en comble qu’il faudrait opérer pour sortir du stade des lamentations. Et ce n’est pas la Fédération royale marocaine de basket-ball qu’il faudrait blâmer, faute de moyens. Il faudrait une implication générale de tous les acteurs nationaux pour restructurer le sport, car ce qui se dit du basket peut s’appliquer au reste des disciplines collectives. Un système semi-professionnel serait un salut pour des générations. Le sport peut faire vivre des familles et contribuer à alléger le mal du chômage et du manque matériel. Certes, depuis quelques années, le basket-ball est de plus en plus fréquemment suivi par les téléspectateurs grâce à la bonne initiative de la deuxième chaîne nationale de télévision. Cependant, dès que ce sport est mis à l’épreuve sur le plan régional ou international, l’on découvre qu’il est en deçà des aspirations des pratiquants et du public. Par conséquent, il y a quelque chose qui ne va pas. Résultat : le championnat national ne démarre que péniblement, nos meilleurs basketteurs lorgnent désormais sur les différents championnats des pays du Golfe, et notre sélection envisage désormais de se décommander car elle ne peut se déplacer pour participer à des tournois continentaux. Il est rarement fréquent de savoir faire le choix des moyens qui sont propres à l’exécution. Si cela arrive parfois, c’est presque toujours à contretemps, et avec trop d’impatience d’en voir le succès. Ne craignez pas d’être lent, craignez seulement d’être à l’arrêt.

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