L’attaquant français Thierry Henri, qui joue avec le club anglais d’Arsenal, ne décolère pas. À juste raison d’ailleurs. Il a menacé de quitter la pelouse à chaque fois qu’il est pris à partie par des supporters extrémistes. Cette déclaration vient à la suite des injures racistes dont il a fait l’objet de la part des supporters du club néerlandais à Eindhoven. C’était au cours d’une rencontre de la ligue des champions que l’international français a été pris pour cible alors qu’il s’apprêtait à tirer un corner.
Certains supporters du club hollandais ont profité de cette proximité pour lui jeter à la figure divers objets tout en le traitant de tous les noms à cause de sa couleur. Ce qui n’est pas une première dans les stades du monde civilisé où Henri et bien d’autres joueurs de couleur ont été dans le collimateur des fascistes et des racistes. Cette montée de l’extrémisme dans les stades de football n’a jamais cessé malgré le tollé qu’elle a provoqué. C’est pour cela que Henri est passé à l’attaque pour que les gens prennent conscience de la gravité du problème.
Le capitaine de l’équipe nationale marocaine, Nourreddine Naybet, qui n’a pas la peau noire, n’a pas échappé, lui aussi à la marée haineuse des certains supporters espagnols. Son tort est d’être un Marocain donc un Arabe, qui excite les sentiments fascistes de ceux qui sont allergiques aux «Moros». L’occident, qui défend l’axe du bien, les droits de l’homme, l’égalité, la liberté et la démocratie, reste bien infiltré par les extrémistes de tous bords. En Italie, un joueur coréen qui évolue dans le Calcio a été renvoyé de son club parce qu’il a marqué un but contre la sélection italienne. Si ce n’est pas du fascisme, c’est que l’Italien Mussolini a été pendu injustement par ses pairs pour avoir prôné un nationalisme fasciste. C’est difficile de différencier aujourd’hui l’axe du bien de l’axe du mal avec lequel Bush et ses affidés nous abreuvent tous les jours. La confusion entre le bien et le mal est si stupide que l’oncle SAM veut attaquer l’Irak pour avoir raté les dirigeants d’Al Qaïda.
Le raisonnement est tellement absurde que le terrorisme a changé de camp sans que les défenseurs de l’axe du bien ne s’en aperçoivent. Un aveuglement qui fait que l’axe du mal s’est propagé à tous les niveaux jusqu’à toucher de plein fouet les stades du football.
Heureusement que tous les fans du football ne sont pas racistes, mais il est clair que cette épidémie risque de se propager si on ne l’éradique pas. On sait ce qu’a occasionné le hooliganisme comme dégâts dans les stades du football. Le racisme, la xénophobie et la surexploitation du terrorisme après les attentats du 11 septembre risquent d’être plus dévastateurs que la colère de supporters déçus.