Chroniques

Hors-jeu : Le grand déphasage

© D.R

Le championnat national de football reprend ce week-end avec la première journée du GNF I. Le GNF II préfère attendre que le climat se stabilise, car c’est bientôt l’automne et avec le changement de saison, les cas d’infection deviennent plus fréquents sur les stades de terre battue poussiéreux. Mieux vaut donc ne pas faire courir de risques aux joueurs. Le bal est donc ouvert chez les grands du ballon rond de notre pays. Combien de personnes sont au courant de ce démarrage, somme toute, beaucoup plus tardif qu’à la normale ? Personne, ou presque. Mis à part les clubs, et certains membres des instances de tutelle (encore faut-il qu’ils ne soient pas candidats aux communales), ni la presse, ni les médias audio-visuels n’ont donné à cet événement l’attention due à son rang. D’ailleurs, cette fin de semaine aura connu de grands changements au sein des télévisions et de la radio nationale. Les journaux partisans n’ont plus d’espace à consacrer à l’information sportive, tellement les nouvelles et les évolutions relatives aux élections ont pris le dessus. De la première page jusqu’à la dernière, que de meetings et autres rassemblements. Des déclarations et des interviews, des photos en couleurs sur du mauvais papier, mais pas de mention du début du championnat national dans un pays ou tout devrait être mis en oeuvre pour promouvoir la compétition en vue de notre candidature pour abriter la coupe du monde 2010. Au moment où l’association Maroc 2010 se démène pour consolider le dossier marocain, le football local se trouve sur une autre orbite. Même le programme de la saison 2003-2004 n’a été diffusé que timidement par certains journaux. Aucune information sur les nouveaux staffs et effectifs de la majorité des équipes du GNF I. Pas non plus de reportages sur les conditions et les préparatifs de la nouvelle saison. Rien. Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé ou à l’avenir. Nous ne pensons presque point au présent. Et quand cela est le cas, ce n’est que pour en prendre lumière pour disposer de l’avenir. Ainsi, l’on continue à patauger dans tous les sens, en vain. Le forfait général déclaré par le TSC et son remplacement par l’IRT en GNF I, le renouement de l’Ittihad Touarga avec le GNF II en conséquence à ce forfait, les plaidoyers du FUS, tout cela ne vaut peut-être pas la peine d’être rapporté et expliqué au public. Les championnats d’autres pays du même acabit que le nôtre en sont à leur quatrième journée. Il n’y a que chez nous que cette lenteur, signe de paresse et de nonchalance, subsiste. Existe-t-il un seul homme qui sache que le temps a un prix, qui fasse l’estimation de la valeur de la journée et qui réalise qu’il meurt un peu chaque jour ? C’est lorsqu’il y a trop à dire qu’il faut s’efforcer d’être le plus court possible. Qu’il soit bon ou médiocre, notre championnat compte sur les médias pour le rapprocher du public. Ne nous suffit-il pas que les spectateurs sont devenus quasi-inexistants au sein de nos stades ? Les conséquences de ce qu’on ne fait pas sont les plus graves.

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