Chroniques

Hors-jeu : Le retour des retraités

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Cette saison sera caractérisée par un phénomène nouveau. Le retour massif de joueurs marocains professionnels à leur case départ. Rentrer au pays est une bonne chose quand on est en fin de carrière. Seulement, nos revenants comptent être présents dans la compétition. Ils aspirent à rattraper les ratages de leur longue odyssée à l’étranger, comme remporter un titre et pourquoi pas être rappelé par le sélectionneur national. Des noms que la mémoire garde encore malgré l’usure du temps. L’ex-arrière gauche des FAR et du Onze national Abdelkrim El Hadrioui jouera avec le Raja cette saison. Le défenseur Youssef Rossi et le milieu de terrain Rachid Benmahmoud seront probablement alignés parmi les joueurs des FAR. L’attaquant Youssef Fertoute voudrait retrouver les sensations du complexe Mohammed V avec le WAC son club d’origine. Et enfin, le milieu de terrain Taher Lakhlej qui retrouve le Kawkab de Marrakech. Si ce processus de redéploiement aboutit, le championnat national renouera à son tour avec les goûts de la fin des années 80 et le début des années 90. Ces joueurs riches (en expérience) sont sincères lorsqu’ils manifestent leur envie de mettre leurs acquis professionnels au service de leurs équipes d’antan et du football national d’une manière générale. Si vous ne sentez pas que la chose donnée par vous vous manque, vous n’avez rien donné dit l’adage. On ne donne que ce dont on se prive. La plupart des nouveaux arrivants ont largement dépassé la trentaine et leurs jambes ont assez culbuté le gazon. Maintenant il s’agit de savoir comment ils seront accueillis par les nouvelles générations qui débordent d’ambition et de fougue et qui se sentent déjà bousculées avec l’arrivée annoncée d’anciens ténors. Il y en a même qui doutent fortement d’un quelconque apport de la part des revenants. Ce genre de doute somme toute raisonnable car il ne signifie rien d’autre que d’être vigilant, sinon cela peut être dangereux. Il n’est nullement question d’ingratitude envers ces joueurs qui avaient tant donné au football national. Leur pays leur sera toujours reconnaissant. Il n’y a guère au monde un plus bel excès que celui de la reconnaissance. En revanche, rien n’est éternel, pas même cette reconnaissance. Cependant, il est intéressant de savoir ce qu’en pensent les dirigeants et les entraîneurs dont l’effectif déjà mal en point côté redevances. Est-ce que les revenants seront traités à leur juste « prix » ? Si c’est oui, il est clair que les protestations déborderont de la part des joueurs locaux qui sont éternellement créditeurs. Dans le cas contraire, c’est-à-dire si les pros en fin de carrière adoptent le volontariat, cela signifierait, aux yeux du public, que ces revenants sont en quête d’un éventuel appel par le sélectionneur national. Là aussi la nouvelle génération attend impatiemment que l’occasion se présente. Certes, il ne faut pas gâter les choses présentes par le désir des absentes, mais réfléchir au fait que celles-là mêmes ont fait partie des choses souhaitables. Difficile dilemme en fait. Après tout, chacun connaît mieux ses propres besoins que ceux des autres. Satisfaire les siens relève de la bonne gestion.

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